Conseil Municipal du 22 octobre 2025

Intervention de Juliette Chesnel-Le Roux 

5.1 -Débat sur les orientations budgétaires de l’exercice 2026.

 Mesdames, Messieurs,

Nous vivons, aujourd’hui, la fin d’un cycle. La fin d’un règne qui se voulait bâtisseur, mais qui s’achève dans la confusion, l’endettement et la lassitude des élus.

En 2026, la Métropole prévoit  228 millions d’euros d’investissement, en forte baisse par rapport aux 283 millions dépensés en 2025. Cela traduit une nette réduction des investissements. Cette baisse des investissements s’est même accompagnée par une augmentation des impôts les années précédentes ( contrairement à votre affirmation de stabilité fiscale dans le rapport de présentation ) …Rappelons que les impôts locaux n’ont cessé d’augmenter depuis 2018 et encore dernièrement en 2023 ! 

Le remboursement de notre dette se fait sur le dos des investissements plutôt que sur une saine gestion (et une baisse des charges de fonctionnement).La dette, elle, reste démentielle ! 

1,65 milliard d’euros de dettes pour la Métropole, 550 millions pour la Ville de Nice !

Et pour quoi ? Pour des projets démesurés, éphémères, inutiles. Pour vos chantiers pharaoniques alors que nos routes attendent des rénovations, les lignes de tramway L4 et L5 restent dans les cartons, les logements de notre bailleur social attendent les travaux, et nos habitants attendent des solutions concrètes à leurs difficultés.

Monsieur Estrosi, vous avez vidé les caisses pour remplir les colonnes des journaux. Vous avez transformé la gestion publique en campagne de communication permanente. Et aujourd’hui, vous laissez derrière vous une Métropole à bout de souffle, des maires divisés, et un territoire en panne.

 Depuis des années, vous vous êtes présenté comme le garant d’une métropole forte, moderne, ambitieuse. Mais ce qui devait être un modèle d’unité territoriale est devenu un système à l’agonie, où les décisions se prennent dans l’entre-soi, et où la démocratie locale s’étiole.

Le signe le plus évident de cette fin de règne, c’est la fracture. Une fracture politique, institutionnelle et humaine. D’un côté, les fidèles qui s’accrochent à un pouvoir centralisé. De l’autre, des maires exaspérés, méprisés, oubliés. Une métropole ou les allégeances comptent plus que les convictions. Et les habitants dans tout ça ? Et l’intérêt général ? 

Derrière votre communication de papier glacé, les urgences sont bien réelles :

Près d’un habitant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. 

Les loyers sont inaccessibles et la précarité énergétique sont un problème pour beaucoup

Les demandes en logement public explosent. 

Les files d’attente s’allongent devant les associations d’aide alimentaire.

Les nuisances environnementales comme le bruit affectent la santé mentale de bon nombre de nos concitoyens.

Les inégalités d’accès aux soins sont flagrantes à travers la métropole.

Et que répond la Métropole ? Des patinoires temporaires, des “villages olympiques” jetables, l’extension de l’aéroport, des infrastructures pour accueillir le tourisme de masse, un palais des congrès provisoire à 19 millions d’euros ! Et quand ça ne va pas, c’est toujours la faute des autres ! Le gouvernement, le Département, le Préfet … On l’a encore entendu aujourd’hui.

C’est indigne d’un grand territoire comme le nôtre. Nous devons  assurer la maîtrise du coût des services publics. Parce que la hausse constante des tarifs, des taxes et des impôts métropolitains asphyxie les ménages.

Nous, nous disons stop. Nous proposons un autre cap : celui du réel, du concret, du quotidien.  Où chaque euro dépensé sert à améliorer la vie des habitants, pas à gonfler un héritage politique. Voici quelques orientations :

  • Réorienter les investissements vers la transition écologique et la rénovation énergétique.
  • Créer un fonds de soutien aux communes pour les projets sociaux et environnementaux.
  • La gratuité des transports en commun en commençant par les jeunes et les ménages modestes, et bien sûr le  développement des pistes cyclables 
  • Prioriser la justice sociale en augmentant les moyens pour le logement public et les services de proximité.
  • Instaurer une gouvernance plus transparente et participative, avec un suivi citoyen du budget et des indicateurs d’impact social et écologique.

Chaque euro du budget métropolitain doit servir à réduire les inégalités, protéger la planète et renforcer la solidarité. Chaque euro dépensé doit refléter un engagement pour une métropole solidaire, juste et durable.

Monsieur le Président, votre temps politique s’achève. Vous avez voulu bâtir un empire métropolitain, vous laissez un édifice fragilisé. Vous avez voulu incarner l’autorité, vous laissez la division. Le règne touche à sa fin, et c’est une chance. Car de cette fin va naître un renouveau. À nous de reconstruire une Métropole plus juste, plus sociale, plus écologique et plus démocratique.

 Merci.

Intervention de Jean-Christophe Picard

4.1 – Adoption définitive du Programme Local de l’Habitat 2025-2030.

C’est peut-être à cause d’Halloween qui approche, mais l’état des lieux dressé dans ce PLH 2025-2030 fait peur :

17 % de résidences secondaires dans la métropole, contre 10 % au niveau national.

12 % de logements vacants, ce qui représente 42 000 logements, dont 8 000 sont vacants depuis plus de 2 ans.

29 % des logements du parc privé ont été classés en étiquette E, F et G.

3,1 % des résidences privées sont potentiellement indignes.

12 500 annonces pour des meublés touristiques de type Airbnb ont été recensées.

Au niveau du parc public, les chiffres, au 1er janvier 2023, ne sont pas non plus réjouissants :

Il y a seulement 37 393 logements sociaux.

Le déficit de logements sociaux est de 31 125 et plus de 26 000 demandeurs sont en attente d’un logement social.

Heureusement, dans ce contexte morose, vous annoncez des « objectifs ambitieux », dont celui de produire 1 250 logements sociaux par an…

Nous ferons deux observations :

1/ Dans le PLH précédent, vous aviez fixé comme objectif de produire 1 700 logements sociaux (objectif qui n’a d’ailleurs été rempli qu’à 71 %).

De toutes façons, il conviendrait d’en produire 3 492 par an au regard de la loi SRU.

Donc, l’objectif de ce nouveau PLH est inférieur de 36 % à celui fixé dans le PLH précédent et, surtout, il est inférieur de 179 % à celui de la loi SRU. C’est d’autant plus dommage qu’en 2025, 14 communes de la métropole ont été condamnées à payer 12,3 millions d’euros de pénalités pour non-respect de cette loi… Bref, heureusement que vos objectifs sont « ambitieux » !

2/ Parmi ces 1 250 logements sociaux qui doivent être produits, vous précisez que 250 seront créés en acquisition/amélioration…

C’est intéressant : pendant tout le mandat, vous avez expliqué que les élus écologistes avaient des positions contradictoires puisqu’ils seraient à la fois contre le béton et pour la création de logements sociaux… Mais visiblement, ce PLH le démontre, il est aussi possible de créer des logements sociaux dans le tissu existant. En outre, l’acquisition/amélioration est un moyen de lutter contre l’habitat dégradé, indigne ou énergivore, d’une part, et favorise la mixité sociale, d’autre part.

Vous l’avez deviné, nous aurions aimé que le nombre de logements sociaux créés par ce biais soit encore plus élevé, notamment au regard du nombre de logements vacants depuis plus de deux ans. Le PLH indique ainsi qu’il existe « un potentiel de 5 000 logements à remettre sur le marché ». Pourtant, votre objectif, pendant la durée du PLH, est de remettre sur le marché seulement 900 logements vacants. Il existe donc une marge de manœuvre qui pourrait être utilisée pour augmenter la production de logements sociaux en acquisition/amélioration. Nous aurions aimé qu’au moins sur ce point, vos objectifs soient encore plus ambitieux !

Intervention de Fabrice Decoupigny 

9.1 – Communication du rapport d’activité et de développement durable de la Métropole Nice Côte d’Azur pour la période du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2024.

Monsieur le Président, 

Vous nous présentez votre traditionnel rapport sur le développement durable. Un rapport qui apparaît bien renseigné au premier regard. Comme à mon habitude, je vais m’attacher à parler de développement économique.

Et quel meilleur indicateur que le nombre d’emplois pour se donner une idée de la dynamique économique d’un territoire.

P78 : on peut lire 262 980 emplois ; 14 586 créations d’entreprises

Par curiosité je suis allé vérifier le rapport de 2023 et p82

On peut lire 262 980 emplois ; 14 586 créations d’entreprises

Exactement les mêmes chiffres !!!

Un pur copier/coller du rapport de 2023 !!!

On croit rêver, il n’y a pas un de vos collaborateurs qui est allé vérifier les chiffres. Sincèrement c’est vraiment de l’amateurisme, limite du « je m’en foutisme », un travail bâclé. Le développement économique, c’est du sérieux. Je vous rappelle que le nombre d’emplois est un indicateur clef du développement économique. On ne parle pas de la production de blettes dans la plaine du Var. Mais de la bonne santé économique d’un territoire.

Alors, pour avoir une information fiable, je suis allé consulter le dossier complet de l’INSEE sur la métropole paru le 9 février 2025 nous donne de tout autre chiffre : le nombre d’emplois sur la métropole en 2022 était 224 907 et le nombre d’entreprises créé en 2024 est de 13 811 et non 14 586. Vous voulez nous faire croire que la métropole, en l’espace de deux ans, a gagné plus de 38 000 emplois, soit un taux de croissance de 16 % !

Vous vous rendez compte de l’énormité de ce que vous écrivez ? 38 000 emplois, cela voudrait dire qu’il n’y aurait plus de chômage ! Que la métropole de Nice serait la ville la plus dynamique de France ! Si c’était le cas, ça se saurait.

Arrêtons là, la farce, tout cela montre que votre politique de développement économique sur trois mandats est un échec patent. Encore une fois, peut on avoir le nombre réel d’emplois sur la métropole et non pas de fantasques évaluations au doigt mouillé.

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