Conseil métropolitain5 décembre 2025
Interventions de Juliette Chesnel-Le Roux
4.1 – Régulation des meublés touristiques – Adoption du nouveau règlement relatif aux changements d’usage sur la commune de Nice.
Le nouveau règlement de changement d’usage de la Ville de Nice propose de diminuer la durée des autorisations temporaires et d’instaurer des quotas dans les zones les plus impactées. Nous le redisons, c’est une bonne nouvelle, qui arrive bien tard au regard de ce que d’autres villes ont mis en place depuis longtemps.
Car ici, le mal est fait : les prix sont déjà beaucoup trop élevés pour les familles niçoises. Des quartiers entiers ont vu fondre le nombre de résidences principales, remplacées par des logements touristiques dont le prix au mètre carré dépasse tout entendement.
Comme à votre habitude, vous avez annoncé ce nouveau règlement à renfort de grandes interviews et autres déclarations chocs. Mais qu’en sera-t-il de l’application concrète de ces mesures ? Car si je lis bien le nouveau règlement, ce ne seront que 10 agents assermentés qui contrôleront près de 14 000 logements. Alors certes, il y a du mieux … On est passés de 7 à 10 agents. Mais enfin, on s’attend donc à ce qu’un agent soit responsable de 1400 logements ?! Ce n’est pas sérieux … On peut écrire autant de règlement que l’on veut, quel intérêt s’ils ne sont pas appliqués ? Les fraudeurs et autres spéculateurs peuvent dormir tranquilles. Tout ça est insuffisant au regard de toutes les familles, les étudiants (12 % de la population), les saisonniers, les familles monoparentales (11,1%) qui ne peuvent pas se loger.
Cela dit le projet est encore pire du côté de votre frère ennemi Eric Ciotti qui lui, s’oppose carrément à toutes les régulations et veut vendre notre carré d’or à tous les spéculateurs… Un Disneyland niçois sans niçois !
En attendant, les Niçois et Niçoises continuent de subir et vous ne faites rien de concret pour eux : loyers qui flambent, logements introuvables, vie de quartier qui s’efface…
Je répète ce que je vous avais déjà dit : l’urgence, c’est de cesser les effets d’annonce et de doter les services de vrais moyens de contrôle. C’est cela l’action politique. Mais il est difficile d’être efficace quand on passe plus de temps sur les plateaux télé que derrière son bureau.
8.3 – Plan Local d’Urbanisme métropolitain – Déclaration de projet pour la réalisation d’infrastructures multifonctionnelles autour de l’agroforesterie, de la valorisation énergétique et de la logistique sur la commune du Broc – Abrogation de la délibération n° 109.10 du 11 juillet 2025.
Nous saluons cette décision sage.
Les habitants et habitantes du Broc, de Carros, de Castagniers, de Gilette, de La Roquette, de Saint Martin, Ainsi que tous ceux et celles qui ont répondu à la concertation publique,
Pourront souffler.
Nous voterons cette délibération.
20.1 – Régie Parcs d’Azur – Avenant n°10 au contrat d’objectifs.
Monsieur le Président, mes chers collègues,
Ce projet de parking Wilson pose un problème majeur : il détruit un parc entier, avec des arbres vénérables, pour construire un parking souterrain. En 2025, ce choix est tout simplement incompréhensible.
La place Wilson est un îlot de fraîcheur essentiel au cœur de Nice. On y trouve notamment, rue Gubernatis, des Ginkgo biloba, des arbres remarquables, mis en avant par votre propre charte de l’arbre : risque allergisant faible, capacité exceptionnelle à stocker le CO₂, rôle de régulateur climatique… tout y est.
Ce sont des arbres adultes, installés depuis des décennies, et irremplaçables à court terme. Pourtant, même vos services l’admettent : ces arbres ont une chance sur deux de mourir si l’on tente de les transplanter. Autrement dit : en lançant ce chantier, vous savez que ces arbres seront sacrifiés.
Après les orangers du jardin Marshall, ce serait un nouveau patrimoine vivant, qui disparaîtrait sous les pelleteuses.
Sur la cohérence, vous supprimez 603 places publiques du parking Marshall pour mieux justifier un parking de 350 places (avant 550 places) présenté comme indispensable. C’est une création artificielle du besoin.
Enfin, sur le plan démocratique, les habitantes et habitants du quartier Wilson sont très largement opposés à ce projet. Ils demandent une place apaisée, des arbres, de la fraîcheur … pas un chantier lourd de plusieurs années ni la disparition d’un jardin qui fonctionne.
Pour toutes ces raisons, écologiques, financières et citoyennes, nous voterons contre cette délibération.
Questions d’actualité immédiate – Incident RLA du 2-3 décembre 2025
Monsieur le Président,
Chers collègues,
Comme l’autorise le règlement intérieur sur les questions d’actualité immédiate (article L2121-19 du CGCT) et que celle-ci concerne la sécurité du personnel RLA, des usagers et des Métropolitains, nous déposons cette question :
L’incident de la nuit du 2 au 3 décembre, lors duquel un conducteur de la RLA a laissé son bus et les passagers qu’il transportait à une personne extérieure à l’entreprise, constitue un vol de bus aux conséquences potentiellement catastrophiques. Si cette personne avait été mal intentionnée, le drame aurait été inévitable.
Comment un individu extérieur a-t-il pu accéder à un bus malgré les dispositifs de sécurité et la convention censée protéger les agents et les usagers ?
Je rappelle que nous avions déjà interrogé le Conseil Métropolitain le 11 juillet dernier, sur l’exposition des agents à des risques accrus, sans aucune réponse.
Depuis l’arrivée de Gaël Nofri à la présidence de RLA, les alertes se multiplient et les incidents se répètent. Les agressions contre les conducteurs, le mal-être généralisé, les réorganisations imposées sans concertation, les conseils de discipline à répétition et les commissions qui ne se réunissent plus montrent clairement que nous faisons face à un problème structurel profond, directement lié à la gestion de la RLA.
Comment la Métropole peut-elle justifier l’absence de réaction face à un tel cumul d’alertes internes et externes ?
Au vu de ces failles majeures, considérez-vous que l’organisation actuelle garantit réellement la sécurité des agents et des usagers ?
Quelles mesures entendez-vous prendre pour rétablir un climat de confiance, de dialogue et de sérénité dans les services ?
Nous demandons aussi la réalisation d’un audit pour examiner l’ensemble des conditions de sécurité et des programmes de formation à la RLA, afin de prévenir tout risque futur.
Nous attendons aujourd’hui des réponses claires, datées et concrètes, ainsi que des mesures urgentes pour restaurer la sécurité, la confiance et la responsabilité à la tête de la Régie Ligne d’Azur.
Juliette Chesnel-Le Roux
Interventions de Jean Christophe Picard
5.1 Budget Primitif – Exercice 2026 – Budget Principal.
Il était proposé au conseil métropolitain du 5 décembre 2025 d’approuver le budget primitif 2026 du budget principal.
Les élections approchent et c’est la panique ! Alors que nous sommes censés voter un budget, vous inventez la notion de « budget projeté ». Alors même que le compte financier unique 2025 n’est pas disponible, vous prétendez être en capacité de prévoir le contenu du compte financier unique 2026…
Donc, vous nous demandez de voter un budget qui ne serait pas bon puisque vous prévoyez déjà de ne pas le respecter. Et, bien évidement, selon vous, cet hypothétique budget projeté serait bien meilleur… Mais nous n’en aurons la confirmation qu’après les élections municipales ; cela tombe bien !
Du coup, volontairement, vous mélangez tout : les chiffres du budget et ceux de votre « budget projeté ». C’est de l’enfumage. Nous sommes ici pour voter un budget et non un budget fictif et fantasmé. Nous commenterons donc exclusivement les chiffres du vrai budget et non ceux qui vous arrangent pour votre communication électorale.
Vous évoquez une stabilité fiscale sans augmentation des taux « depuis plusieurs années »… Pourquoi ne pas être plus précis ? Pourquoi ne pas dire depuis 3 ans puisqu’en 2023 vous avez augmenté le taux de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères de 24 % ?
À ce propos, Pierre-Paul Leonelli a déclaré, il y a moins d’un mois, dans Nice Presse (je cite) : « le montant perçu au titre de cette TEOM n’est pas versé dans le budget général de la Métropole. On ne peut pas le mobiliser pour nos autres dépenses que celles liées aux déchets. Alors quand j’entends les écologistes dire qu’on l’aurait augmentée pour financer tel ou tel chantier, je me dis qu’ils n’ont rien compris au fonctionnement de la collectivité. »
Nous sommes désolés de ne rien comprendre…
Il y a néanmoins quelque chose qui nous turlupine : la lecture de la page 73 du rapport fait apparaitre quelque chose qui ressemble à flux interne entre le budget annexe de la régie pour la gestion des déchets et le budget général de la métropole. En effet, il est mentionné que cette régie a versé 8,1 millions au budget général au titre du remboursement des charges.
Nous rappelons que le remboursement des charges de cette régie au budget principal était de 3,7 millions jusqu’en en 2023. Et ce montant a ensuite mystérieusement doublé juste après que la taxe d’enlèvement des ordures ménages a augmenté.
Les gens qui, comme nous, ne comprennent rien pourraient penser que vous avez artificiellement gonflé le montant des charges à rembourser pour ponctionner en douce 4 millions d’euros du budget de la régie au budget général, ce qui n’est normalement pas possible puisque la taxe d’enlèvement des ordures ménagères ne peut servir qu’à payer le service de gestion des déchets.
En plus, comme le budget 2026 prévoit une baisse de la dette de 3 millions et qu’on pourrait penser que vous ponctionnez 4 millions de trop, les gens qui ne comprennent rien pourraient être tentés de conclure que vous parvenez à baisser la dette de la métropole grâce aux contribuables assujettis à la taxe d’enlèvement des ordures ménagères.
Dans tous les cas, selon budget 2026, la capacité de désendettement de la métropole atteindra 13,6 ans, ce qui est un niveau communément qualifié de « préoccupant ». Avec une telle durée, nous obtiendrions auprès d’une agence de notation la note « bbb+ », soit un 13/20 (il n’y a même pas besoin de passer par Klopfer).
Quoi qu’il en soit, vous prétendez (je cite) « maintenir une politique d’investissement élevée »…
Permettez-moi de vous dire que vous ne maintenez rien du tout puisque les dépenses d’équipement baissent ! Elles baissent de 65 millions par rapport au budget 2025, soit 22 % de moins (227,1 millions contre 292,2 millions). On peut même raisonner sur l’ensemble du mandat : la moyenne des dépenses d’équipement sur 6 ans était de 300 millions par an. Donc avec 227 millions, encore une fois, le compte n’y ait pas pour prétendre maintenir le niveau d’investissement.
Dans le détail, les dépenses liées à la transition écologique baissent de 12,3 million par rapport au budget 2025, soit une baisse de 16 % (on passe de 77,6 à 65,3 millions). Notons que les investissements du plan vélo passent de 3,3 millions à 2 millions, alors même que les objectifs en la matière sont très loin d’être atteints !
Les dépenses liées à l’attractivité économique diminuent de 10,1 millions par-rapport au budget 2025, soit une baisse de 33 % (elles passent de 30,6 millions à 20,5 millions).
Les grands investissements sur la voirie principale et les espaces publics baissent de 36,5 millions par-rapport au budget 2025, soit une baisse de 52,3 % (ils passent de 69,8 millions à 33,3 millions).
Quant aux dépenses liées au logement social et au renouvellement urbain, elles stagnent (elles passent de 11,8 millions à 11,6 millions) alors même que le reversement à la métropole d’une partie des pénalités SRU augmente pour atteindre désormais 6,5 millions d’euros.
Concernant le Centre des Congrès au port qui devait, aux dernières nouvelles, être amorti en 2 ans, vous me répondez aujourd’hui par courrier qu’il sera amorti finalement en 10 ans, à compter du 1er juin 2025. Or, nous ne sommes pas encore assurés que cette structure temporaire, qui doit selon le permis de construire être démontée au plus tard le 5 décembre 2027, soit maintenue aussi longtemps.
Nous ne serons pas plus long puisque, de toutes façons, ce débat ne sert à rien : les élus de la majorité se sont engagés courageusement et avec beaucoup de dignité à voter par avance et les yeux fermés tous les budgets donc ce budget 2026 sera évidemment plébiscité.
Question oral : subvention Jeux Olympiques
Dans le cadre des Jeux olympiques 20230, Jean Christophe Picard demande le montant de la subvention qui sera, le cas échéant, versée par la métropole pour financer la patinoire, d’une part, et la transformation temporaire de l’Allianz Riviera, d’autre part.
Selon l’article 41 du règlement intérieur : « Les conseillers métropolitains ont le droit d’exposer en séance du Conseil des questions orales ayant trait aux compétences de la Métropole. Le texte de ces questions orales, qui ne peut comporter des implications personnelles, et qui doit relever du domaine des compétences de la Métropole, est déposé auprès du service des instances, au plus tard deux jours francs avant chaque séance de façon à permettre au Président de préparer une réponse. »
Selon l’avis présenté au nom de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation sur le projet de loi de finance 2026 par le député Frédéric Maillot, le coût pour l’organisation des épreuves de sport de glace à Nice lors des JO 2030 s’élèverait à 217,2 millions d’euros TTC : 138 millions d’euros TTC pour la conception-réalisation de la patinoire et 79,2 millions d’euros TTC pour la transformation temporaire de l’Allianz Riviera en une double enceinte provisoire de hockey sur glace.
Su BFM Côte d’Azur, le 8 novembre 2023, vous aviez indiqué que la patinoire ne coûterait rien aux Niçois. Mais nous avons appris, lors du conseil municipal du 14 novembre 2025, que la ville de Nice mettrait la main à la poche à hauteur de 28 millions d’euros…
Dans ce contexte, pouvez-vous nous indiquer le montant de la subvention qui sera, le cas échéant, versée par la métropole Nice Côte d’Azur pour financer la patinoire, d’une part, et la transformation temporaire de l’Allianz Riviera, d’autre part ?





