Auteur/autrice : elusecologistes

Modernisation de l’incinérateur de l’Ariane

Contribution du Groupe des élus écologistes à l’enquête publique sur le projet de modernisation de l’incinérateur et la création d’un centre de tri à Nice (quartier de l’Ariane)

Dans le cadre des demandes d’autorisation environnementale et de permis de construire présentées par la société ARIANEO, il nous est proposé de participer à une enquête publique. Pour rappel, la société ARIANEO, filiale de Véolia, est autorisée par arrêté préfectoral du 30/11/2021 à exploiter une unité d’incinération des déchets ménagers sur le territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur.

Cette unité est la plus ancienne de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Aussi, bien que des campagnes de modernisation aient déjà eu lieu pour accroître la capacité de traitement et assurer la conformité aux réglementations environnementales, la société a déposé un nouveau dossier d’autorisation.

L’objectif annoncé dans les textes est l’amélioration de la performance énergétique et environnementale du site au moyen d’une modernisation, d’un agrandissement et d’une modernisation des éléments déjà en place. Pour ce faire, la société ARIANEO prévoit un élargissement de 2,77 ha afin d’accueillir entre autres un nouveau centre de tri, un poste de pesée sortie en complément de celui d’entrée, un atelier de traitement des déchets d’activités de soin à risque infectieux (DASRI) et l’intégration du traitement des boues sèches et humides directement à l’incinération, sans séchage préalable.

Après lecture du dossier d’enquête, nous souhaiterions souligner plusieurs points qui nous semblent importants.

Tout d’abord, en ce qui concerne l’impact carbone de la nouvelle infrastructure. L’étude d’impact réalisée par ARIANEO affirme que « Le projet n’intègre pas de nouvelle source d’émissions de gaz à effet de serre entrant dans le champ des quotas de CO2. Ainsi, [il] ne nécessitera pas de mise à jour du plan de surveillance des émissions de gaz à effet de serre ». Nous tenions toutefois à attirer l’attention du public sur le fait que, malgré la volonté de réduire l’impact environnemental de cette installation, le projet ne parvient pas à améliorer ses résultats en matière d’émissions de gaz à effet de serre. En vérité, il augmenterait même légèrement son empreinte carbone (passant d’environ 162 000 tonnes de CO2 par an à 163 562 tonnes de CO2 par an d’après les estimations du dossier).

Ensuite, d’après le document, les capteurs permettant de mesurer la pollution sont disposés selon une modélisation qui date de 2013 alors que, selon l’ARS, il existe une modélisation datant de 2022. La position et le nombre de capteurs vont-ils évoluer ?

Concernant les nuisances sonores : les mesures acoustiques prévues une fois par an ne prennent pas en compte l’ouverture occasionnelle des soupapes de sécurité dont le bruit dérange énormément les riverains. Quelles mesures seront mises en œuvre pour protéger la population de ces désagréments ?

De la même manière, il semble que les nuisances olfactives ne sont pas du tout évaluées dans ce dossier. Or, il s’agit d’un élément à ne pas négliger dans ce type de structure. La centrale de valorisation du Broc est un exemple odorant de cette problématique. Quelles solutions ont-elles été avancées par le maître d’ouvrage ?

Pour ce qui est de la quantité de déchets dont cette centrale a besoin pour fonctionner ; nous entendons que l’extension prévue a pour objectif de traiter davantage de déchets dans des conditions plus adaptées qu’auparavant. Toutefois, avec des efforts de tri améliorés, la quantité de déchets à brûler va mathématiquement diminuer. Dès lors, comment garantir le fonctionnement d’une centrale plus puissante si l’objectif métropolitain à moyen terme est la réduction du nombre total de déchets entrants ? Nous craignons ainsi que la part de déchets importés (hors métropole) – qui est déjà de 26% – croisse de façon exponentielle et rende caducs les efforts engagés sur notre territoire.

Par ailleurs, nous voyons que les filières de valorisation sont rares dans notre Région. Cela est d’ailleurs expliqué tout-à-fait clairement dans le dossier présenté par la société ARIANEO. Le maître d’ouvrage indique que l’ensemble des matières valorisées issues du tri et des déchets générés par l’activité du centre sera transporté par poids lourds. Incontestablement, cela va entraîner une augmentation du nombre de véhicules entrants et sortants. Selon la Mission Régionale d’Autorité environnementale PACA, les véhicules légers vont passer de 60 à 90 par jour, soit une hausse de 50 %, compte tenu de l’augmentation prévisionnelle des effectifs du site. Quant aux poids lourds, le trafic va passer de 429 à 511 camions par jour, soit une augmentation de près de 20 %. Cette augmentation des flux de transports aura un impact sur la part des émissions de gaz à effet de serre engendrée par le centre ARIANEO. Nous nous demandons donc quelles sont les actions envisagées par la Région et la Métropole afin de développer des filières de courte distance.

Pour finir, la Chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d’Azur a publié un rapport dans lequel elle explique que 96 % de nos déchets sont valorisés (ce qui est une bonne chose) mais que la valorisation matière n’est que de 33 % alors que l’objectif fixé par la loi était de 55 % en 2020. Nous sommes donc persuadés que la mise en place d’un centre de tri sera une possibilité d’améliorer la valorisation-matière. Cependant, dans la mesure où la capacité de l’incinérateur demeurera inchangée, nous nous questionnons sur la possibilité réelle de réduire la part des déchets à brûler.

Nice, le 30 novembre 2022.

Categories: Consultations Publics

Revue presse du 26 octobre 2022

Categories: Octobre 2022, Presse

Conseil Municipal du 13 octobre 2022 – Intervention de Juliette Chesnel – Le Roux

2.1 Charte pour la qualité architecturale de la production immobilière et la performance écologique des bâtiments

Monsieur le Maire,

Chers collègues,

En tant qu’élus d’opposition, une grande partie de notre charge consiste à nous ériger contre tout ce qui ne nous semble pas adapté au service des Niçois et des Niçoises. 

Toutefois, notre rôle ne se cantonne évidemment pas à cela. Siéger dans l’opposition c’est également être force de proposition, de création et d’alternative. Aussi, lorsqu’un ouvrage est de qualité, et lorsqu’il va dans le bon sens, c’est également notre devoir que de le souligner. 

A ce titre, je remercie donc les services pour le travail qu’ils ont fourni. Sans l’ombre d’un doute, cette Charte est un grand pas en avant pour la construction sur notre territoire. 

Toutefois, les mots ont un sens et, comme vous le dites, cette charte n’a pas de caractère réglementaire. 

Je lis dans le texte que la finalité de cette Charte est la « prise en compte des objectifs qui y sont déclinés pour engager un dialogue de qualité sur les opérations futures présentées dans le cadre de la tenue des Séances de Conseil d’Architecture et d’Urbanisme (SCAU) organisées et animées par la ville de Nice »

Alors je me prends à douter.

En effet, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

Et depuis ma déception face aux promesses du Plan Climat Air-Énergie Territorial qui n’ont pas été tenues, je pense qu’il faut bien plus qu’un dialogue dans le cadre de ces Séances pour aboutir à des projets résilients.

Je vous poserai donc une question très simple.

Est-ce que les services d’urbanisme vont utiliser les réponses à ces objectifs pour valider un permis de construire ?

Je crois que votre réponse sera très éclairante pour juger de l’efficacité ou non des dispositifs que nous nous apprêtons à approuver.

Les élus du Groupe écologiste voteront pour cette Charte. Mais nous comptons sur un engagement plus formel de la part des services instructeurs et sur un contrôle des chantiers concernés. Cela est nécessaire.

Je vous remercie.

0.4 : dénominations de rues et espaces publics

Monsieur le maire, chers collègues et notamment chers collègues de la commission des noms de rues.

La délibération nous propose le nom de 6 hommes. 

En commission, je me suis faite la porte-parole des femmes dans notre espace public. Il est inconcevable qu’à notre époque, dans ce pays, les femmes soient encore complètement invisibilisées des plaques de nos rues et de nos parcs. 

Pourtant, il a suffi d’un mot. Un seul mot de l’extrême droite pour qu’on élimine le nom d’une des plus grandes d’entre elles.

En effet, j’ai proposé le nom d’une immense avocate, Gisèle Halimi.

Son courage et son rôle décisif en faveur des droits des femmes lui ont valu d’être promue par Jacques CHIRAC au grade d’Officier de la légion d’honneur en 2006 puis Commandeur de la légion d’honneur en 2012. L’une des plus hautes distinctions de notre pays !

Me Dupond Moretti, votre ami, disait d’elle : « son obsession était la justice pour tous ».

Et il a suffi d’un mot de monsieur Vardon pour retourner la commission contre cette proposition. Un mot, rien qu’un seul mot. 

Je ne peux l’accepter.

Je n’accepte pas la banalisation de l’intolérance et du mépris du droit des femmes. Renoncer à une rue Gisèle Halimi c’est renoncer à l’histoire du droit des femmes. C’est renoncer au combat de ces femmes. L’extrême droite ne doit pas gagner cette bataille culturelle qui vise à effacer les progrès de l’humanité.

50 ans après le procès de Bobigny,  on en est encore à renoncer à la reconnaissance des femmes dans l’espace public.

Monsieur le maire, vous êtes un combattant contre l’extrême droite, vous êtes un républicain. Je le sais monsieur Estrosi.

 Ne laissons pas  l’extrême droite gagner ce combat de mémoire. 

Je vous le demande solennellement, travaillons ensemble pour trouver un espace digne qui puisse porter le nom de Gisèle Halimi.

C’est l’histoire de notre pays, c’est l’histoire du droit des femmes, c’est le sens de l’Histoire.

1.1   Réalisation d’un hôtel de police à Saint Roch

Monsieur le Maire, chers collègues,

Les habitants des rues Dévoluy, Delille, Béri et Hotel des Postes, ainsi que de la place Marshall vont comprendre l’impact de cette décision folle, je veux dire ces travaux d’un méga-hotel de police en plein centre-ville.

Nous avions alerté et vous avions demandé de reconsidérer un projet sur Auvare plutôt que St Roch.

Le coup est parti et ce sera 255M€ de l’argent des contribuables qui financeront ce Commissariat de police, le plus cher de France.

Nous voterons contre cette délibération.

18.1 droits des femmes / égalité homme femme

Chers collègues,

Une politique municipale en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes doit se voir, se compter, être efficace mais aussi symbolique.

Ce qui se voit, ce qui est symbolique, c’est ce qui est dans la rue, les noms de rues. Et sur ce point, les dernières désignations sont encore et toujours inégalitaires. Aucune femme sur les 6 voies nommées aujourd’hui.

Ce qui se compte, c’est le nombre de vice-présidentes au conseil métropolitain 4 sur 20, c’est vraiment loin de l’objectif.  et le nombre d’adjointes à la mairie, 12 sur 26, c’est beaucoup mieux.

Chère Madame Diouf, je continuerai de vous soutenir dans votre tâche.

22.5 : Autorisations de programmes

Dans ce tableau qui met à jour les engagements financiers pris et les mandatements pour les années à venir de nouveaux projets, il y a des mauvaises nouvelles et une bonne nouvelle.

La mauvaise nouvelle, c’est que, en plus du budget de 2,250,000€ annuel consacré au développement de la videosurveillance ce qui représente déjà 22 millions dépensés à ce jour, la décision modificative ici crée un nouveau budget de 16 millions d’Euros pour le Centre de supervision urbain.

J’imagine que ce budget de 16 millions sera affecté à l’aménagement du nouvel hôtel de police. Les niçois apprécieront ces dépenses inutiles alors que notre CESU à la Libération fonctionne à ce jour !

Autre dépense, autre gabegie, l’extension de la Promenade du Paillon, qui, à ce jour n’a consisté qu’en une destruction absurde de notre TNN, le budget dépensé en 2022 se monte déjà à 5,7M€ et devrait nous coûter, en 2023, 10M€ de plus. Tout ça pour des travaux de destruction. Avant même de commencer à planter un arbre.

Bonne nouvelle par contre,

Le budget dédié aux écoles (entre les restructurations, extension, nouvelles constructions et mise en conformité) devrait atteindre les 17M€ en 2023.  14,9 millions si l’on ne compte pas les créations de nouvelle école, que l’on peut considérer comme du budget exceptionnel. Ces 14,9M€ sont à comparer aux 8,3 millions d’Euros pauvrement engagés en 2022.

Nous nous en félicitons. Car vous avez compris que le sort des écoles de Nice devrait être notre priorité, votre priorité.

Comme quoi, la sortie de notre rapport d’enquête a porté ses fruits et vous vous engagez sur un budget plus conséquent. 

Si le budget 2023 se réalise, jamais Nice n’aura autant dépensé pour l’entretien de ses écoles.

Alors, nous ne voterons pas pour cette délibération, mais nous continuerons de suivre avec intérêt les engagements qui sont annoncés.

Conseil Municipal du 13 octobre 2022 – Intervention de Hélène Granouillac

25.1 infrastuctures quartier EST.

ENVIRONNEMENT, SANTE, SOLIDARITE, COHESION SOCIALE pas flagrant pour des yeux embués par tant de greenwashing. Ainsi vous prétendez je cite « renforcer le poumon vert de cœur de ville, les perméabilités entre l’hypercentre, le secteur du port, les quartiers est, […], valoriser le patrimoine culturel et architectural ». Depuis combien de temps n’êtes vous pas allé voir le lit du Paillon : jonché de bois et de déchets pétrochimiques. Votre programme-slogan de 2020 « l’essentiel c’est vous » prend l’eau : super tromperie, super yachts à quai, navettes port-aéroport, hôtels 5 étoiles, prix de l’immobilier qui s’envolent (on se souvient de votre satisfaction lors de la conf presse du 14 février). Comment faire croire que cette VIPsation des quartiers EST est bénéfique aux couches sociales modestes, moyennes et même CSP+ qui ne pourront plus se loger. Où sont les infrastructures pour les habitants ? Votre INcohésion sociale nourrit l’exclusion, dévitalise ces quartiers populaires sans répondre à leurs attentes. Votre dessein mégalopolitain est clair, triste et injuste : la dubaïsation de ce territoire qui ne laissera plus de places aux autochtones. Lisez, inspirez-vous de Bruno Latour, je cite : « Le sens de l’Histoire, c’est la capacité à reculer quand on a fait des bêtises. »

7.1 un arbre par habitant –

Ainsi « l’arbre tient une place centrale au cœur du paysage urbain niçois ». Alors que qualité de l’air et biodiversité déclinent, le rapport du WWF de ce jour est accablant, 70 % d’invertébrés disparus en 50 ans incluant ceux de la plaine du Var, votre calcul n’est pas bon et le bilan carbone à venir, un palliatif. Vous proposez la plantation de 4 250 jeunes arbres pour une superficie totale de 850 m² soient 5 ARBRES par M2 quand rassembler 5 plantes en pot dans 1 m2 sur son balcon relève déjà du prodige ?! Vous prévoyez 4000 places de parkings en plus d’ici 2025 s’ajoutant aux 200.000 tonnes de Co2 et au million de tonnes annuelles déjà dégazé/an dans le ciel azuréen avec l’extension de l’aéroport que vous soutenez. 

Enfin vous sortez votre joker la Méthode MIYAWAKI qui elle préconise de planter de façon très dense 3 arbres par mètre carré – non 5 comme vous le décrétez – et de porter une attention particulière au sol, qui doit être suffisamment riche et meuble pour que les jeunes racines s’y implantent bien.

Efficace, oui, pour de vraies forêts pas pour des arbres mikado dans le lit du Paillon. On prend conscience que la persistance d’une politique schizophrène ne nous leurre plus. Vos mesurettes le confirment : Majax est bien niçois.

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