Contribution des élus écologistes sur le prolongement de la promenade du Paillon

Contribution des élus écologistes à la ville de Nice et à la Métropole Nice Côte d’Azur sur le prolongement de la promenade du Paillon

Le projet de la prolongation de la Coulée Verte ne se contente pas de porter sur la création d’un jardin dont le prétexte écologique cache avant tout d’autres projets d’envergure programmés selon un calendrier incohérent.

La délibération n° 0.1 votée le 31 juillet 2020 par le Conseil Municipal de Nice justifiait d’ailleurs la phase II de la Coulée verte par la relocalisation du TNN et la réalisation d’un nouveau Palais des Congrès et d’expositions à l’ouest de la ville. Cette délibération montre bien que tout est lié. Lors du conseil municipal du 25 mars 2021, les élus écologistes ont demandé plus de transparence et notamment d’expliquer tous les coûts induits par le projet soumis à concertation.

Cette opération s’inscrit, en effet, dans un projet global incluant la destruction du TNN et du Palais des Congrès Acropolis, ainsi que la reconstruction d’un nouveau Palais des Congrès à l’ouest de Nice et le déménagement du MIN vers la Gaude. Cela aurait constitué un projet à effet Domino si la logique avait été respectée, à savoir que l’on construit d’abord, on détruit après ; mais ce n’est pas le cas. Un retard de plusieurs années dans le déménagement du MIN rend toute l’opération caduque dans les délais annoncés, c’est-à-dire avant la fin du mandat actuel du Maire de Nice.

En réalité, la concertation qui nous est présentée manque de sincérité car elle est tronquée. Il y manque un élément essentiel, la destruction de 2 bâtiments, et la reconstruction d’un autre bâtiment. Et il manque aussi la chronologie entre la partie destruction, la partie construction et l’aménagement des jardins.

En demandant l’avis sur les essences d’arbres et l’emplacement des bancs, on cache donc aux niçoises et niçois l’impact réel de ce projet, financier, économique et écologique.

  1. Questions

Concernant le calendrier :

Le site de la concertation indique une date de début des travaux mi-2023 :

Question 1 : s’agit-il des 1ers coups de pelleteuses pour détruire le TNN et l’Acropolis ou des travaux de jardinage présentés dans la concertation ? Nous croyons savoir que le début de la destruction du TNN est planifiée début 2022 et celle d’Acropolis 2023 …

Or les travaux du Palais des Congrès à l’ouest de Nice (qui justifient la destruction de l’Acropolis) ne seront achevés, au mieux, qu’en 2025 ou 2026.

Question 2 : comment la ville de Nice compte-t-elle gérer les congrès de ces cinq prochaines années ? Quelle solution logistique, économique et commerciale et quels coûts additionnels seront alors engagés par la Collectivité ?

Concernant les coûts :

Les coûts du projet non plus ne sont pas détaillés. La presse indique une enveloppe financière prévisionnelle affectée aux travaux dans le périmètre d’intervention global évaluée à 75.600.000 € TTC, hors honoraires de maîtrise d’œuvre.

Question 3 : S’agit-il de l’ensemble du projet avec destruction des 2 bâtiments ou simplement de la part proposée à la concertation ?

Question 4 : La ville de Nice ou la Métropole seront-elles amenées à devoir indemniser des organisateurs de congrès en cas d’annulation pour retard de calendrier et avant que le futur Palais des Congrès ne soit construit ?

Question 5 : Enfin, y aura-t-il des systèmes d’indemnisation pour pertes générées par les commerçants du quartier (comme cela a été fait lors des travaux du tramway) ? Pourrait-on en avoir une estimation ?  

Concernant l’impact écologique :

Le panneau n° 3 indique que le bénéfice écologique du projet est de 50 tonnes de CO2 par an. Il a aussi été avancé que la prolongation de la Coulée Verte permettrait d’abaisser la température moyenne estivale de plusieurs degrés … 

Question 6 : Comment sont calculés ces indices qui semblent bien fantaisistes et extrêmement optimistes ?

Question 7 : Pourquoi n’est-il pas fait mention du coût écologique de la destruction de 2 énormes bâtiments en béton, encore fonctionnels et dont la rénovation coûterait bien moins cher aux niçois que leur destruction ? 

C’est sans compter le coût écologique de la construction d’un palais des Congrès et le sacrifice de 25ha de terre fertile à La Gaude pour le déplacement du MIN.

Concernant les nuisances :

Question 8 : Comment seront gérées les pollutions visuelles, sonores et de particules atmosphériques dans le cadre des travaux de destruction ? Sans oublier la longue et délicate intervention de désamiantage sur les deux bâtiments, dont le simple diagnostic n’a pas encore commencé …

Question 9 : Comment seront gérées les rotations des camions, notamment pour l’évacuation des déchets de destruction ? Ce sont plusieurs dizaines de milliers de tonnes de gravats à évacuer, des milliers de rotations de camions polluants, qui vont asphyxier les Niçois et la sortie de la voie Malraux pendant plusieurs années, générant des embouteillages monstrueux dans une ville où la circulation est déjà complexe de par sa géographie.

Question 10 : Enfin, que deviendra la piste cyclable installée sur le Boulevard Galliéni ?

Ces points n’ont pas du tout été évoqués dans la concertation.

Concernant la culture et les loisirs :

Question 11 : Que vont devenir la cinémathèque et le bowling de Nice (situés sous l’Acropolis) ? Déplacés ? Supprimés ?

Question 12 : Quel sera l’impact sur la capacité d’accueil et de répétition du Théâtre National de Nice dont la jauge va être réduite (de 1200 places pour la grande salle à 800 places dans le futur projet, et même provisoirement moins de 400 places dans le projet du Couvent de la Place Saint François) ? A noter que le Théâtre de Nice, Centre Dramatique National, perdra probablement les subventions dont il dispose pendant les années « d’errance », avant qu’une salle définitive digne de ce nom puisse enfin être inaugurée.

Concernant le personnel :

Question 13 : Que vont devenir les agents du TNN et de la Régie Acropolis, qui risquent de se retrouver sans outil de travail donc partiellement ou totalement désœuvrés à partir de 2022 ou 2023 et pour plusieurs années ? Quel statut et pour quelles fonctions, auront-ils en attendant de retrouver un vrai Théâtre et un vrai Palais des Congrès ?

  • Propositions alternatives :

Enfin, le groupe des élus écologistes s’interroge : pourquoi d’autres surfaces qu’il faudrait végétaliser rapidement ne le sont-elles pas, alors que c’est un moyen crucial pour lutter contre le réchauffement des villes ? Comme par exemple, Le jardin Durandy, le parking devant le Palais des Expositions, le passage entre l’entrée de la Coulée verte et le TNN, le pourtour de l’église du Vœu, voire la Place Masséna…

Categories: Consultations Publics
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