Conseil Municipal du 13 octobre 2022 – Intervention de Juliette Chesnel – Le Roux
2.1 Charte pour la qualité architecturale de la production immobilière et la performance écologique des bâtiments
Monsieur le Maire,
Chers collègues,
En tant qu’élus d’opposition, une grande partie de notre charge consiste à nous ériger contre tout ce qui ne nous semble pas adapté au service des Niçois et des Niçoises.
Toutefois, notre rôle ne se cantonne évidemment pas à cela. Siéger dans l’opposition c’est également être force de proposition, de création et d’alternative. Aussi, lorsqu’un ouvrage est de qualité, et lorsqu’il va dans le bon sens, c’est également notre devoir que de le souligner.
A ce titre, je remercie donc les services pour le travail qu’ils ont fourni. Sans l’ombre d’un doute, cette Charte est un grand pas en avant pour la construction sur notre territoire.
Toutefois, les mots ont un sens et, comme vous le dites, cette charte n’a pas de caractère réglementaire.
Je lis dans le texte que la finalité de cette Charte est la « prise en compte des objectifs qui y sont déclinés pour engager un dialogue de qualité sur les opérations futures présentées dans le cadre de la tenue des Séances de Conseil d’Architecture et d’Urbanisme (SCAU) organisées et animées par la ville de Nice »
Alors je me prends à douter.
En effet, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Et depuis ma déception face aux promesses du Plan Climat Air-Énergie Territorial qui n’ont pas été tenues, je pense qu’il faut bien plus qu’un dialogue dans le cadre de ces Séances pour aboutir à des projets résilients.
Je vous poserai donc une question très simple.
Est-ce que les services d’urbanisme vont utiliser les réponses à ces objectifs pour valider un permis de construire ?
Je crois que votre réponse sera très éclairante pour juger de l’efficacité ou non des dispositifs que nous nous apprêtons à approuver.
Les élus du Groupe écologiste voteront pour cette Charte. Mais nous comptons sur un engagement plus formel de la part des services instructeurs et sur un contrôle des chantiers concernés. Cela est nécessaire.
Je vous remercie.
0.4 : dénominations de rues et espaces publics
Monsieur le maire, chers collègues et notamment chers collègues de la commission des noms de rues.
La délibération nous propose le nom de 6 hommes.
En commission, je me suis faite la porte-parole des femmes dans notre espace public. Il est inconcevable qu’à notre époque, dans ce pays, les femmes soient encore complètement invisibilisées des plaques de nos rues et de nos parcs.
Pourtant, il a suffi d’un mot. Un seul mot de l’extrême droite pour qu’on élimine le nom d’une des plus grandes d’entre elles.
En effet, j’ai proposé le nom d’une immense avocate, Gisèle Halimi.
Son courage et son rôle décisif en faveur des droits des femmes lui ont valu d’être promue par Jacques CHIRAC au grade d’Officier de la légion d’honneur en 2006 puis Commandeur de la légion d’honneur en 2012. L’une des plus hautes distinctions de notre pays !
Me Dupond Moretti, votre ami, disait d’elle : « son obsession était la justice pour tous ».
Et il a suffi d’un mot de monsieur Vardon pour retourner la commission contre cette proposition. Un mot, rien qu’un seul mot.
Je ne peux l’accepter.
Je n’accepte pas la banalisation de l’intolérance et du mépris du droit des femmes. Renoncer à une rue Gisèle Halimi c’est renoncer à l’histoire du droit des femmes. C’est renoncer au combat de ces femmes. L’extrême droite ne doit pas gagner cette bataille culturelle qui vise à effacer les progrès de l’humanité.
50 ans après le procès de Bobigny, on en est encore à renoncer à la reconnaissance des femmes dans l’espace public.
Monsieur le maire, vous êtes un combattant contre l’extrême droite, vous êtes un républicain. Je le sais monsieur Estrosi.
Ne laissons pas l’extrême droite gagner ce combat de mémoire.
Je vous le demande solennellement, travaillons ensemble pour trouver un espace digne qui puisse porter le nom de Gisèle Halimi.
C’est l’histoire de notre pays, c’est l’histoire du droit des femmes, c’est le sens de l’Histoire.
1.1 Réalisation d’un hôtel de police à Saint Roch
Monsieur le Maire, chers collègues,
Les habitants des rues Dévoluy, Delille, Béri et Hotel des Postes, ainsi que de la place Marshall vont comprendre l’impact de cette décision folle, je veux dire ces travaux d’un méga-hotel de police en plein centre-ville.
Nous avions alerté et vous avions demandé de reconsidérer un projet sur Auvare plutôt que St Roch.
Le coup est parti et ce sera 255M€ de l’argent des contribuables qui financeront ce Commissariat de police, le plus cher de France.
Nous voterons contre cette délibération.
18.1 droits des femmes / égalité homme femme
Chers collègues,
Une politique municipale en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes doit se voir, se compter, être efficace mais aussi symbolique.
Ce qui se voit, ce qui est symbolique, c’est ce qui est dans la rue, les noms de rues. Et sur ce point, les dernières désignations sont encore et toujours inégalitaires. Aucune femme sur les 6 voies nommées aujourd’hui.
Ce qui se compte, c’est le nombre de vice-présidentes au conseil métropolitain 4 sur 20, c’est vraiment loin de l’objectif. et le nombre d’adjointes à la mairie, 12 sur 26, c’est beaucoup mieux.
Chère Madame Diouf, je continuerai de vous soutenir dans votre tâche.
22.5 : Autorisations de programmes
Dans ce tableau qui met à jour les engagements financiers pris et les mandatements pour les années à venir de nouveaux projets, il y a des mauvaises nouvelles et une bonne nouvelle.
La mauvaise nouvelle, c’est que, en plus du budget de 2,250,000€ annuel consacré au développement de la videosurveillance ce qui représente déjà 22 millions dépensés à ce jour, la décision modificative ici crée un nouveau budget de 16 millions d’Euros pour le Centre de supervision urbain.
J’imagine que ce budget de 16 millions sera affecté à l’aménagement du nouvel hôtel de police. Les niçois apprécieront ces dépenses inutiles alors que notre CESU à la Libération fonctionne à ce jour !
Autre dépense, autre gabegie, l’extension de la Promenade du Paillon, qui, à ce jour n’a consisté qu’en une destruction absurde de notre TNN, le budget dépensé en 2022 se monte déjà à 5,7M€ et devrait nous coûter, en 2023, 10M€ de plus. Tout ça pour des travaux de destruction. Avant même de commencer à planter un arbre.
Bonne nouvelle par contre,
Le budget dédié aux écoles (entre les restructurations, extension, nouvelles constructions et mise en conformité) devrait atteindre les 17M€ en 2023. 14,9 millions si l’on ne compte pas les créations de nouvelle école, que l’on peut considérer comme du budget exceptionnel. Ces 14,9M€ sont à comparer aux 8,3 millions d’Euros pauvrement engagés en 2022.
Nous nous en félicitons. Car vous avez compris que le sort des écoles de Nice devrait être notre priorité, votre priorité.
Comme quoi, la sortie de notre rapport d’enquête a porté ses fruits et vous vous engagez sur un budget plus conséquent.
Si le budget 2023 se réalise, jamais Nice n’aura autant dépensé pour l’entretien de ses écoles.
Alors, nous ne voterons pas pour cette délibération, mais nous continuerons de suivre avec intérêt les engagements qui sont annoncés.