Conseil Municipal du 13 octobre 2022 – Intervention de Fabrice Decoupigny

2.2 Prolongement de la Promenade du Paillon – Principe de désaffectation et déclassement par anticipation du palais des congrès Acropolis – Approbation du principe de sa démolition.

Parlons un peu d’environnement sérieusement.

Des simulations sur le changement climatique à Nice montrent que notre ville connaîtra des pics de température à 50°C avant la fin du siècle, à l’image de ce qui s’est passé au Canada cette année. 

Cette augmentation de température est due à la production des gaz à effet de serre (GES) qui fait augmenter le taux de CO2 dans l’atmosphère.

Le problème avec le CO2, c’est qu’il se répartit de manière homogène sur toute la planète. Le CO2 produit en Chine ou au Canada se retrouve au-dessus de Nice.

C’est pour cela que ce problème ne peut se résoudre qu’au niveau planétaire en mettant tous les pays autour d’une table de négociation lors des COP.

Il est bien entendu que cet effort doit être porté par tous et que les Niçois doivent prendre leur part d’effort dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Par conséquent, limiter la production de GES, c’est limiter l’effet de serre et donc la hausse des températures.

Dans le monde de l’écologie de comptoir, tout parait simple.

Il suffirait de détruire et de replanter de la végétation pour lutter contre le changement climatique.

Hélas, ça ne fonctionne pas comme cela.

Il existe un principe de réalité incontournable déterminé par des lois de la physique.

Toute transformation de matière nécessite de l’énergie en grande quantité, et c’est Einstein qui nous l’a appris. 

Il faut toujours garder à l’esprit que la production d’une tonne de béton classique émet plus de 800 kg de CO2.

Pour des bâtiments de bureaux et d’accueil du public, la production de CO2 oscille entre 500 et 800 kg de CO2 par M2 de plancher.

La démolition d’un bâtiment possède aussi un coût carbone important.

En moyenne, les études montrent que la production de GES lors de la démolition des fondations, structures et maçonneries peuvent être de 300 à 500 kg de CO2 par m² de surface de plancher.

Toutes les études scientifiques montrent que l’emprunte carbone est catastrophique lorsque l’on détruit pour reconstruire.

Une rénovation lourde représente 2 fois moins d’émissions qu’une reconstruction.

Je me suis attaché à calculer l’impact carbone de votre Monopoly grandeur nature.

Un rapide calcul montre que la destruction d’Acropolis produira = 11 500 T de CO2, le TNN = 3500 tonnes, Le MIN 15000 T, soit un total de 30 000 T

Auquel il faut rajouter la production de CO2 engendrée par la construction du MIN à la Baronne et du futur palais des congrès, soit 40 000 tonnes en estimation basse.

Au total votre jeu de chaises musicales aura produit 70 000 tonnes de co2

Maintenant vous nous dites que le bilan carbone sera compensé par la coulée verte et le parc paysager de la plaine du Var. Regardons cela à la loupe de ce que nous révèlent les études scientifiques. 

Le Stockage de carbone sur un parc sur sol artificiel est de 400 g /M2 / an, soit un total de 32 tonnes pour les 8ha du prolongement de la coulée verte.

Si on prend comme base 15 tonnes /AN/ ha pour le grand parc paysager dans la plaine du Var, on peut estimer à 450 tonnes/An de carbone captées

On peut estimer que vos deux projets de parcs stockeront un peu moins de 500 t de carbone par an.

Par conséquent, il faudra attendre 140 ans avant d’avoir un bilan carbone positif.

N’est-ce pas vous qui, lors de propos tenus pendant le dernier conseil métropolitain, propos repris dans la presse de ce matin, affirmiez qu’il ne fallait pas se lancer dans des projets sans mener des études sérieuses.

Si vous aviez réalisé sérieusement une étude d’impacts de la destruction du palais Acropolis et du TNN,

Peut-être auriez-vous évité de léguer une dette environnementale qui va se répercuter sur les 5 futures générations de Niçois.

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