Contribution des élus du groupe écologiste -Requalification des espaces publics des quartiers Est de Nice
Contribution des élus du groupe écologiste
Requalification des espaces publics des quartiers Est de Nice
Dans le cadre des travaux de réaménagement du Projet Urbain Partenarial 109, la Métropole Nice Côte d’Azur et la Ville de Nice lancent la requalification des espaces publics et des voiries dans les quartiers EST de Nice.
Compte-tenu des enjeux liés à la requalification des voiries, le groupe des élus écologistes de la Métro pole Nice Côte d’Azur et de la Ville de Nice se sont penchés attentivement sur le projet qui est actuelle ment à l’étude. Par la présente contribution, nous souhaitons vous faire part de nos remarques.
Présentation de la concertation
1) Ce document présente des informations beaucoup trop floues pour pouvoir être commen tées par les habitants de Nice concernés. Tout le monde sera forcément d’accord pour le constat. Ce quartier mérite mieux.
Mais pour les propositions, elles restent très floues : « lieu porteur d’activités innovantes » (entreprises, université, culture ? pour qui, pour quoi ?) ou encore « îlots de fraicheur et re fuge de biodiversité » (comment ? Quelle échelle ?) etc, nous développerons nos questions ci-dessous.
2) Le document ne présente aucun calendrier prévisionnel des chantiers.
Périmètre d’enquête
3) Tout d’abord, nous sommes assez surpris par la petite taille du périmètre concerné. En effet, nous lisons que la concertation porte théoriquement sur un « projet d’aménagement des voi ries de la totalité des quartiers Est de la ville de Nice ». Cette entreprise s’inscrit, toujours selon les mots des textes officiels, dans « une stratégie d’aménagement globale du quartier avec un renouvellement urbain important porté par trois projets majeurs, acteurs de la redy namisation du quartier ».
Or, nous remarquons que l’enquête publique – c’est-à-dire le véritable champ d’action des populations concernées – ne porte que sur quelques artères routières de ce même quartier.
Nous trouvons donc étrange qu’une démarche ayant pour ambition de présenter les enjeux et grandes orientations d’aménagement d’un espace aussi vaste laisse en vérité si peu de place aux idées qui pourraient naître de ce collectage. Cela est d’autant plus dommageable que le processus de concertation doit justement pouvoir nourrir un débat citoyen qui per
mette à chacune et chacun de donner son avis et de faire part de ses éventuelles suggestions.
Aussi, puisque la majeure partie de l’espace aménagé est préemptée par de grands promo teurs. Sur la cartographie, les zones les plus importantes sont des « Espaces à aménager par les promoteurs immobiliers (hors concertation publique) ».
Le débat qui est proposé semble aussi dérisoire que de bâtir une rue en ne proposant aux habitants que de choisir la couleur de leurs pots de fleurs.
4) De la même façon, nous nous interrogeons sur la mise à l’écart de la rue Richardson et de l’avenue du Trident. Pourquoi ces deux artères ne sont-elles pas intégrées au projet de re qualification ? Nous pensons qu’il n’est pas équitable de laisser une partie des habitants de ce quartier sur le bord du chemin. D’autant que l’Avenue du Trident héberge l’une des asso ciations culturelles les plus actives en matière de promotion de la langue et de la culture niçoise dans notre ville.
Liens avec le tramway
5) Par ailleurs, le projet est situé dans un quartier en mutation à l’Est de la ville de Nice. Nous vous rejoignons sur le fait qu’à ce jour, ces espaces nécessitent d’être réhabilités et moder nisés pour accompagner le développement de ce lieu de vie. Nous sommes convaincus que cette requalification est l’occasion de créer de nouveaux projets d’aménagement durable qui puissent profiter au plus grand nombre. Aussi souhaiterions nous attirer votre attention sur la question des transports.
Il est annoncé que l’auto-pont va être détruit. Mais quels liens futurs pourront être faits avec le tramway ? Tout l’intérêt de cet équipement réside dans sa connexion avec le réseau de transport urbain et les espaces qui restent à aménager.
Les cartographies jointes à la concertation ne situent pas où se trouveront les futurs arrêts du tramway et les actuels arrêts de bus.
Il y aurait donc beaucoup à faire et à se demander en ce qui concerne la mobilité future des habitants des quartiers Est de la ville de Nice. Malheureusement, toutes ces questions ne font pas partie du périmètre de la concertation…
Mobilité à vélo
6) De la même façon, nous mettons en garde les pouvoirs publics contre les impensés en ma tière de mobilité à vélo.
Dans son dernier classement annuel des villes cyclables de France, la Fédération des Usagers de Bicyclette a placé notre ville en queue du peloton avec une note de 2.6 sur 6 et l’indice F sur une échelle allant de A à G. Il reste encore de très gros efforts à faire si nous désirons que Nice devienne une collectivité favorable aux mobilités douces.
C’est la raison pour laquelle nous nous réjouissons de lire qu’une piste cyclable a été prévue pour les quartiers Est.
Cette fois encore, il n’est pas indiqué où sera située et comment cette piste cyclable sera intégrée à un véritable réseau de déplacement global.
Les quartiers Est ont besoin de cette alternative à la voiture. Nous pensons toutefois qu’elle doit être pensée en amont, de manière intelligente et concertée. De notre point de vue, elle ne pourra être pleinement efficace qu’à condition de s’inscrire dans un Plan vélo à l’échelle de toute la Métropole Nice- Côte-d’Azur.
Carences de verdure
7) Nous nous montrons également très réservés en ce qui concerne la réalité du « verdisse ment » de ce quartier. Il est prévu, dans les documents fournis à l’occasion de cette enquête, que le projet des quartiers Est de la ville « renforce les liens entre les Rives du Paillon […] en améliorant le cadre de vie et l’environnement des habitants. »
Nous lisons que cet objectif pourrait être atteint grâce à la « végétalisation des espaces pu blics, et […] la création d’îlots de fraîcheur et de refuges de biodiversité ».
Nous sommes très satisfaits de la prise en compte de l’enjeu environnemental dans les stra tégies d’aménagement urbains de notre ville.
Cependant, encore fois, la présentation est insuffisante sur ce sujet.
Dès lors, nous souhaiterions savoir comment une entreprise de végétalisation et de rafraî chissement de l’atmosphère pourrait fonctionner sans qu’aucun parc ne soit aménagé dans le quartier. Il nous semble en effet que l’espace est suffisamment vaste pour accueillir un lieu de verdure où les habitants, de toutes espèces, pourraient venir se ressourcer et profiter d’un cadre naturel.
Nous suggérons donc la création d’un parc sur le site des quartiers de l’Est (voir notre carte), incluant un jardin d’enfants et un espace canin.
Site du nettoiement
8) Il est indiqué dans le Panneau n°2 que les services de la collecte et de la propreté des services du nettoiement vont déménager.
Qu’en est-il de la déchetterie ?
Où va-t-elle déménager ?
Logements
Le projet évoque des « logements mixtes » mais n’en donne ni le nombre, ni la composition. Il aurait été notamment intéressant de connaître la part de logements sociaux.
Combien de nouveaux habitants, ces bâtiments du site du nettoiement et du site du CML, vont-ils apporter au quartier ?
Est-ce que l’extension de 3 classes de l’école Arziari sera suffisante pour absorber les nou veaux écoliers ?
9) Pour finir, ce mois-ci, la plateforme d’orientation Diplomeo a publié son palmarès des villes préférées des étudiants. Sur l’ensemble des vingt-deux communes en lice, la notre se classe douzième. En cause, le coût de la vie (21esur 22) et du logement (19esur 22). En général, il faut débourser environ 670 euros pour un appartement de 25 m² meublé. Ce loyer augmente lorsque l’appartement se situe à proximité d’une école ou d’une université selon une autre étude de Flatlooker. Nous croyons donc que le logement étudiant doit devenir une priorité pour redynamiser notre ville. Pourquoi ne pas allouer une partie des projets immobiliers des quartiers de l’Est à la construction de résidences étudiants ? Celles-ci pourraient assouplir le marché immobilier à destination des jeunes tout en leur permettant de se loger à des tarifs plus accessibles.