Contribution des élus écologistes à la procédure de révision du PLUm – Juin 2023

Au regard des nouveaux projets portés par les communes membres concernées, le PLUm doit à nouveau évoluer. Pour répondre à ces besoins, la Métropole Nice Côte d’Azur a engagé une procédure de révision du PLUm.

Après avoir pris connaissance du Plan Local d’Urbanisme Métropolitain actuel, le groupe des élus écologistes souhaiterait attirer votre attention sur sept points qui nous semblent avoir été laissés de côté :

  • la mixité sociale,
  • la protection des zones agricoles et boisées,
  • la place des jeunes dans la métropole,
  • le potentiel photovoltaïque de notre région,
  • les risques environnementaux liés aux intempéries,
  • les économies d’eau,
  • l’adaptation aux changements climatiques

  1. Problème de mixité

En ce qui concerne la mixité sociale dans nos quartiers, nous souhaiterions rappeler que la poursuite de cet objectif ne se limite pas à l’obligation d’atteindre 25% de logements sociaux telle que définie par l’article 55 de la loi « Solidarité et Renouvellement Urbain » (loi SRU du 13.12.00). C’est en effet l’équilibre entre les logements sociaux et les logements intermédiaires ou privés existants qui doit être respecté, sans empiéter – bien évidemment – sur les terrains agricoles.

En réalité, notre objectif doit être de produire plus de logements sociaux sur les parties du territoire qui en manquent, tout en préservant et en organisant la répartition des logements sociaux, dans les programmes de logements. Ce faisant, notre politique doit être flexible et appropriée à chaque espace. Par exemple, dans les secteurs comprenant déjà une forte proportion de logements sociaux, la mixité sociale impose, au contraire, que l’on construise plus de logements intermédiaires ou privés.

Par ailleurs, le nouveau Plan devra renforcer l’ensemble des critères favorisant la mixité sociale. Le texte prévoit que « dans le périmètre de l’OIN, pour les programmes de logements dont la surface de plancher est supérieure à 1500 m² (à Nice), 35% minimum de la surface de plancher de ces programmes destinée au logement, doit être affectée à la réalisation de logements locatifs sociaux ». Nous demandons à ce que ce seuil soit diminué de moitié, soit 35% pour 750m2.

  1. Protection des zones agricoles, naturelles et boisées

Par ailleurs, les élus du groupe écologiste demandent une politique plus efficace en matière de protection des zones agricoles, naturelles et boisées. Le futur PLUm doit être un outil conçu pour préserver efficacement et valoriser nos espaces agricoles et naturels à enjeux. Il doit favoriser le maintien, le développement ou la reprise des activités agricoles partout où cela est possible.

Les espaces naturels et agricoles concernés sont des espaces situés à proximité des agglomérations et dont le devenir est menacé par la pression urbaine. Nous demandons à ce que la Métropole permette aux communes concernées :

– de créer des périmètres de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains ;

– d’adopter des programmes d’action correspondants

– de sacraliser les terres fertiles.

Nous attendons aussi que soit établi un schéma directeur agricole construit sur une politique foncière d’achat de terre pour y installer des agriculteurs sur toutes nos communes de la Métropole.

Par ailleurs, nous demandons :

  • La création de trames noires obscures (zones sans lumière nocturne) afin d’englober les animaux nocturnes, notamment les chauves-souris, dans la politique de préservation de la biodiversité métropolitaine. Ces trames noires pourraient également bénéficier aux insectes qui sont en perte de repères lorsqu’ils sont confrontés à des lumières artificielles permanentes.

  • L’interdiction de tous les travaux dans des zones où sont présentes des espèces protégées.

  • Le réaménagement des places publiques en les déminéralisant.

  1. La place des jeunes dans la métropole

Un autre point que notre Groupe souhaiterait mettre en lumière est la place accordée à notre jeunesse dans le PLUm. De fait, les jeunes semblent être les grands oubliés de la politique d’urbanisation de la Métropole Nice-Côte d’Azur. Pourtant, cette jeunesse est essentielle au dynamisme de nos territoires. Il faut que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour lui donner une place véritable dans l’espace public, en bonne intelligence avec les populations actuellement installées. Nous proposons deux pistes de réflexion qui pourraient servir d’étalon pour la suite de la programmation urbaine de la Métropole Nice-Côte d’Azur.

  • Réservation d’espaces pour des microsites (stades de foot à cinq ou de handball) ainsi que pour des pistes de skate. Notre Métropole ne dispose pas assez d’espaces sportifs et récréatifs pour la jeunesse.

  • Préservation du stade des Eucalyptus, dans le quartier Araucaria à Nice ouest, qui est très utilisé par les habitants du quartier. Ce lieu permet de dynamiser ma vie du quartier tout en permettant les rencontre entre populations aussi bien en semaine que le week-end. Il s’agirait de réaménager cet espace vieillissant afin qu’il demeure en accès libre et qu’il ne soit pas remplacé par un énième supermarché qui n’apportera aucune plus-value au quartier.

  1. Non prise en compte du potentiel photovoltaïque de notre région

Dans le cadre de la modification du Plan Local d’Urbanisme métropolitain, nous sommes également amenés à nous prononcer sur la méthode et les objectifs de la révision générale du PLUm.

Or, nous estimons que dans une région bien plus ensoleillée que le reste de la France, ne pas miser sur le solaire est une aberration. Pour rappel, la durée annuelle moyenne d’ensoleillement de PACA est d’environ 2600h, lorsqu’elle est de 1700h pour le reste de la France.

L’énergie solaire est donc une ressource fondamentale pour notre Métropole et ses besoins énergétiques.  Notre territoire est très en retard dans ce domaine par rapport à d’autres pourtant beaucoup moins ensoleillés. Grâce au nouveau Plan Local d’Urbanisme métropolitain, le photovoltaïque doit devenir incontournable sur tous les toits neufs.

Par ailleurs, nous sommes très favorables aux installations photovoltaïques sur sites anthropisés mais nous nous montrerons vigilants lorsque le choix se portera sur des centrales au sol. En effet, le développement du solaire photovoltaïque doit se faire en priorité sur les bâtiments et les terrains anthropisés et éviter les espaces naturels, forestiers et agricoles.

  1. Sous-estimation des risques environnementaux liés aux intempéries

Ces dernières années, notre région a durement été touchée par les aléas environnementaux. Un peu plus d’un an après la tempête Alex et ses conséquences désastreuses, nous devons tirer les leçons des erreurs qui ont été commises. 

Nous devons formaliser l’intérêt de la collectivité dans sa volonté de réduire la vulnérabilité du territoire au changement climatique. Il faut désormais aménager notre territoire de la façon la plus intelligente qui soit afin que ces catastrophes ne se reproduisent jamais.

Nous souhaitons attirer votre attention sur la sous-estimation des risques d’inondations sur notre Métropole. Nous devons connaître la vulnérabilité du territoire au changement climatique. Malgré la volonté affichée de réduire l’exposition à ce risque, aucun engagement concret n’est pris en ce sens. 

Les crues de 1994 ainsi que la tempête Alex nous rappellent que le risque d’inondation dans la vallée du Var est présent. Nous devons analyser plus finement les impacts du changement climatique sur le territoire. Il est important de s’approprier la notion d’adaptation au changement climatique.

Par conséquent, il nous paraît important :

  • De réaliser de nouvelles études sur le PPRI sur l’ensemble du PLUm
  • De ne pas construire dans une zone inondable, notamment dans le lit majeur du Var
  • D’installer des aménagements adéquats afin de protéger des crues centennales
  • L’intégration d’éléments de résilience climatique (trame verte et bleue, végétalisation, dispositif de rafraîchissement, …) dans le PLUM

  1. Intégration des économies d’eau aux politiques urbaines

Face à la pénurie d’eau qui frappe notre territoire de plus en plus régulièrement, les pouvoirs publics doivent urgemment repenser leurs modes de fonctionnement en ce qui concerne son usage. Aujourd’hui, le niveau des nappes phréatiques est dangereusement bas. Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer à urbaniser autant et de la même façon qu’il y a encore dix ans. Il y a urgence à faire des économies d’eau, le niveau des nappes phréatiques baisse de plus en plus. Pour pallier cela, nous proposons deux solutions concrètes :

  • Obligation pour les promoteurs et les architectes d’intégrer des systèmes de récupération et de recyclage des eaux usées dans les nouveaux immeubles. L’eau récupérée pourrait être utilisée afin d’arroser des jardins partagés et alimenter les chasses d’eau des WC comme cela existe déjà dans la ville de Grenoble.

  • Protection accrue des sources, qui sont nombreuses dans les collines (notamment sur celle de Rimiez) en contrebas du Mont Chauve et interdire l’urbanisation de ces zones.

  1. Adaptation des pratiques urbanistiques au changement climatique

Enfin, face à l’augmentation des températures et à l’impérieuse nécessité de préserver la santé publique, nous proposons :

  • D’intégrer des éléments de résilience climatique (trame verte et bleue, végétalisation, dispositif de rafraîchissement, …) dans le PLUm

  • Le remplacement systématique des sols sombres par des sols clairs. Cette initiative doit être couplée à une obligation de disposer d’un toit clair pour tous les nouveaux bâtiments. Le rafraîchissement de notre Métropole est un enjeu majeur face aux variations de températures qu’elle subit chaque été.

  • L’interdiction des haies artificielles et des brise-vues en plastique qui se décomposent en particules fines dans la mer et peuvent causer des problèmes respiratoires.
Categories: Non classé
Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial