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Conseil Municipal du 27 mars 2024

Interventions de Juliette CHESNEL-LE ROUX, Présidente du Groupe écologiste

25.1 Débat d’orientation budgétaire

Monsieur le Maire,

Chers Collègues,

L’exercice du débat d’Orientations Budgétaires de la Ville de Nice est politique et comptable. 

Une fois n’est pas coutume, permettez-moi de me lancer dans un commentaire de texte afin de relever certaines omissions et choix discutables qui ont attiré mon attention dans votre Rapport d’orientation.

Tout d’abord, il est indéniable que nous évoluons dans un environnement complexe. La période actuelle est marquée par des événements internationaux bouleversants tels que la guerre en Ukraine. A cela s’ajoutent des catastrophes naturelles comme les tempêtes Alex et Aline qui ont ébranlé notre Territoire. Ces aléas ont entraîné une augmentation des coûts qui pèsent obligatoirement sur les finances de la Ville. Vous n’en êtes pas responsable et nous le savons. Tout cela, ce sont des faits. Nous ne reviendrons pas dessus.

En revanche, certains choix budgétaires, à votre main pénalisent lourdement les finances des Niçois.

Prenons par exemple l’Hôtel de Police Mutualisé, dont le coût exorbitant en fait le commissariat le plus cher de France. 

Il est attendu que nous déboursions plus de 200M€, dont 108 seront prélevés directement dans la poche des Niçois. Tout cela pour condenser les forces de l’ordre en un seul et même lieu alors qu’il faudrait au contraire les répartir pour que nos concitoyens, se sentent en sécurité, quel que soit leur quartier de résidence. Au lieu de cela, vous choisissez d’investir massivement dans du matériel de surveillance vidéo dont l’efficacité n’a toujours pas été prouvée. Est-ce vraiment la meilleure allocation de nos ressources pour garantir la sécurité de nos concitoyens ?

De même, l’aménagement de la Coulée Verte sur les décombres du TNN et du Palais Acropolis est un investissement luxueux dont la ville va mettre des années à en payer les frais.

Dans un autre registre, il y a également cette volonté persistante d’accueillir tous les événements sportifs possibles et imaginables, et notamment les Jeux Olympiques d’Hiver en 2030. Ce projet, que vous nourrissez avec nos édiles régionaux, n’a jamais fait l’objet d’aucune consultation publique. Combien d’argent allons-nous encore dépenser pour un de ces nouveaux spectacles éphémères dont vous avez le goût ? Prendrez-vous le risque d’endetter la Ville sur 15 ans pour une vitrine de 15 jours ? Et quid de l’impact écologique de toutes les installations jetables, patinoire temporaire, village olympique ? Mais nous en reparlerons plus tard.

En ce qui concerne la fiscalité, le Rapport évoque pudiquement une « nécessaire adaptation des ressources ». C’est une jolie façon d’éluder l’amende de 7M€ que vous nous obligez à subir pour vous exonérer des obligations de la loi SRU. La loi SRU est le socle de l’égalité républicaine. Elle permet à nombre de concitoyens de se loger dignement à l’heure où le parc immobilier privé pratique des loyers indécents. C’est une aberration de vouloir la remettre en cause, c’est la loi. Vous avez voulu faire fi des obligations légales en matière de logements et c’est la collectivité qui en paye les frais. 

Ensuite vous mettez en avant le taux exceptionnellement bas de notre fiscalité qui n’aurait pas bougé depuis 2009. Mais vous oubliez des détails qui n’ont rien d’anecdotiques. Vous oubliez l’augmentation que vous avez voté lors de votre 1ère année du 1er mandat en 2008, soit +75% d’augmentation du taux de la part communale de la taxe foncière entre 2007 et 2024. De même, vous ne prenez visiblement pas en compte la nouvelle taxe métropolitaine de 6.4% sur le foncier bâti qui s’est ajoutée à la taxe municipale en 2018. Vous ne mentionnez pas non plus l’augmentation de 2 points de la taxe des ordures ménagères en 2023, et celle à venir de la nouvelle taxe GEMAPI pour 2024. C’est une omission qui n’est pas sans conséquence. Car les Niçois sont aussi des citoyens de la Métropole et, contrairement à notre assemblée, ils n’ont pas 2 budgets différents pour payer leurs impôts.

La dette de la Ville de Nice gravite donc autour de 550M€. 550M€ qui s’ajoutent aux 1.7 milliards de la Métropole. Avec une durée de vie résiduelle de la dette de 15 ans et 7 mois ( ce sont vos chiffres), c’est très inquiétant. C’est le tonneau des Danaïdes.

Hélas, nous ne sommes pas surpris par ces annonces. Nous l’avions même dit publiquement il y a un an. Vu l’état des finances de la ville et la course effrénée que vous menez vers des projets dispendieux et inutiles, les impôts ne pouvaient qu’augmenter.

Nous y voilà donc, avec votre proposition d’augmenter le taux de la taxe foncière de 20%. Sans compter la revalorisation mécanique des bases de 3.9% et une valeur locative à Nice des plus élevées de France. Ces mesures vont peser lourdement sur les ménages niçois déjà éprouvés par les hausses successives des taxes métropolitaines.

J’arrive ici au bout de mon commentaire de texte. En conclusion, il est temps que la gouvernance de notre ville adopte une approche plus responsable en matière de gestion budgétaire. Les choix actuels semblent davantage dictés par des projets pharaoniques que par une véritable prise en compte des besoins de nos concitoyens, école, sports pour nos jeunes, culture et apaiser la ville.

En tant qu’élus d’opposition, nous continuerons à défendre les intérêts des Niçois et à exiger une gestion plus prudente des finances publiques.

Je vous remercie.

0.3 : Jeux olympiques d’hiver de 2030

Monsieur le Maire, cette délibération énumère les lettres de garanties que vous allez envoyer à Lausanne, au CIO :

La première (G12) nous engage à livrer le village olympique (sur la rive gauche de l’avenue Simone Veil, en face de Ikea) et la nouvelle patinoire à côté du stade Allianz. Il est indiqué dans cette lettre que la ville de Nice s’engage à financer 20% de la patinoire.

Mais nous, élus municipaux qui devons voter ces engagements, nous ne disposons pas des informations nécessaires : Qui va payer ce village olympique ? Est-ce que ce seront des bâtiments temporaires ou ces bâtiments seront-ils convertis pour un usage ultérieur, habitation ?

Combien va coûter cette patinoire olympique ? Nous financerons 20%, mais 20% de combien ? Quelle sera la jauge de cette patinoire ? On a lu dans la presse que ce serait une patinoire de 12000 places pour les épreuves masculines, et une autre patinoire pour les épreuves féminines serait, celle-là, de 6000 spectateurs.

Je m’arrête là : à quoi pourra donc servir une patinoire de jauge 12000 places à Nice, une fois les JO terminés ? Nous qui ne savons même pas remplir notre stade Allianz pour des matches de notre équipe OGC Nice ?

Concernant le Palais des Expositions, esplanade M’al Delattre de Tassigny, là, je ne comprends pas bien. Vous vous engagez auprès du CIO à mettre le Palais des Expositions à disposition du CIO pendant la période des jeux en 2030. Mais alors, quid des travaux du Palais des Arts et de la Culture ? Quel est le calendrier des travaux du futur Palais des Expositions ? Les JO seront-ils accueillis dans ce nouveau Palais ?

La 3ème lettre de garantie (G14) est étonnante.  Elle confirme qu’aucun site « permanent » ne sera construit près d’une zone naturelle ou de culture protégée. Alors là, c’est osé quand même. Vous avez expulsé des agriculteurs pour construire la voie de 40 mètres. Vous avez modifié le PLUm pour rendre ces zones non naturelles, non agricoles. Et maintenant, vous affirmez aisément que la zone concernée n’est pas, n’est plus une zone naturelle.

Alors nous ne voterons pas cette délibération.

Et nous réaffirmons notre opposition à ce projet des Jeux Olympiques et paralympiques d’hier 2030 dans les Alpes françaises étendues de Annecy à Nice en passant Briançon. Un projet imposé aux populations sans consultation ni débat public, un projet incompatible avec les limites planétaires et climatiques.

Intervention de Jean-Christophe PICARD

Il est proposé au conseil municipal du 27 mars 2024 de prendre acte du rapport d’observations définitives de la Chambre régionale des comptes sur la gestion de la commune de Nice dans le cadre des enquêtes régionales sur la politique sportive et la politique culturelle de la ville pour les exercices 2015 et suivants.

J’interviens au nom du groupe écologiste :

C’est un rapport qui contient de nombreuses observations intéressantes. Je suppose que les services ont spontanément prévu d’en tenir compte.

Il y a une seule recommandation mais qui est d’envergure : améliorer le contrôle et l’évaluation des conventions passées avec les associations sportives et les sociétés sportives professionnelles, d’une part, et les associations culturelles, d’autre part.

Nous reviendrons néanmoins sur quelques passages…

1/ Depuis 2011, la collectivité a mis en place des conventions de partenariat avec des sportifs de haut niveau niçois ou licenciés à Nice…

Je cite le rapport : « la chambre observe que la commune n’effectue aucun contrôle sur l’utilisation de ces fonds publics. En particulier, elle n’exige aucun justificatif de dépenses, ni a fortiori de justificatif de non-prise en charge des frais par les clubs (qui bénéficient également de subventions municipales) ou par d’autres financeurs ».

Une des contreparties de ces conventions de partenariat était de participer à des animations pédagogiques dans les écoles de la ville de Nice, au moins une fois par an. A priori, une fois par an, c’est trop pour certains sportifs censés être très attachés à notre ville…

La Chambre dit ainsi : « la participation des sportifs de haut-niveau aux animations pédagogiques doit faire l’objet d’un suivi plus rigoureux pour les impliquer davantage et constituer une condition sine qua non pour le renouvellement éventuel de cette aide financière. »

2/ Le rapport rappelle que « la commune n’a pas pu mettre à disposition du TNN les trois salles pérennes nécessaires à la poursuite de son activité, comme elle s’y était engagée auprès du ministère de la culture pour obtenir l’autorisation de démolition. Le conseil municipal n’a pas été informé en amont du coût de la relocalisation du TNN ».

Surtout, il est dit que « la relocalisation du TNN sur plusieurs sites (Franciscains, Palais des Arts et éventuellement Arènes de Cimiez) entraînera des charges de fonctionnement supplémentaires pour le TNN, en termes de logistique et de moyens humains. La collectivité n’a pas transmis à la chambre de documents ou d’études prévisionnelles sur ce sujet ».

3/ Le rapport nous apprend l’existence d’un rapport intitulé « La Victorine, une renaissance dans le monde d’après », payé par la ville, qui vous a été remis en juin 2020. Ce rapport n’a pas été communiqué au conseil municipal. Après le rapport de la Mission Port, après celui sur le futur méga hôtel de police, encore un rapport classé top secret !

4/ Enfin la Chambre relaye certaines informations que vous lui avez fournies. Pouvez-vous les confirmer devant le conseil municipal ?

Il est évoqué un Palais des Arts et de la Culture, annoncé initialement en 2025, serait désormais livré pour 2027… Pouvez-vous nous confirmez cette date ?

La Chambre évoque également le plan piscine… Pouvez-vous dire au conseil municipal où il est en est ? Je crois que France 3 Côte d’Azur se pose également la question

Studios de la Victorine : une convention mal ficelée

Il était proposé au conseil municipal du 27 mars 2024 d’approuver le choix du délégataire et les termes du contrat dans le cadre de la concession de service public pour le financement, la conception, la réalisation et l’exploitation des Studios de la Victorine.

J’interviens au nom du groupe écologiste :

Le 30 juin 2022, le conseil municipal approuvait le principe de concession de service public pour le financement, la conception, réalisation et l’exploitation des studios de la Victorine. Vous annonciez un montant minimum d’investissement de 35 millions. Cette précision est importante puisque la durée de la concession est corrélée à la durée d’amortissement des investissements. Donc, 35 ans pour 35 millions.

Le 31 mars 2023,, le conseil municipal déclarait infructueuse la procédure et lançait une procédure sans publicité ni mise en concurrence

Aujourd’hui, vous nous demandez de retenir l’offre du groupement Color/CCI…

Le contrat de concession détaille des dépenses d’investissement à hauteur de 37,5 millions. Il est précisé que « ces montants intègrent la subvention du CNC » qui s’élève à 5,9 millions. Le concessionnaire investira donc 37,5-5,9 millions, soit 31,6 millions. On s’écarte un tantinet des 35 millions prévus initialement…

Mais ce n’est pas tout. On imagine qu’en 35 ans, le concessionnaire aura le temps de capter d’autres subventions, du CNC, de la région, de l’Europe, etc.

On pourrait penser que ces futures subventions augmenteront mécaniquement le montant des investissements à réaliser ou diminueront mécaniquement la durée de la concession. Ce serait logique. Mais vous ne fixez aucun cadre en ce sens.

Certes, Vous prévoyez une procédure de réexamen (article 37), ce qui est bien. Et si cette procédure n’aboutit pas, il est prévu une conciliation. En cas d’échec de cette conciliation, il faudra se tourner vers le tribunal administratif…

Et que va faire le juge administratif ? Il va lire le contrat de concession et notamment l’article 30 qui stipule ceci : « Le Concessionnaire peut solliciter des subventions et participations auprès d’entités tierces pour contribuer aux opérations d’investissement à sa charge. »

Bref, on attribue une concession de 35 ans à un concessionnaire parce qu’il est censé investir 35 millions sauf qu’il investira moins, voir beaucoup moins que 35 millions ! Et le contrat que vous proposez l’y autorise expressément.

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Conseil Municipal du 31 mars 2023

Interventions de Juliette CHESNEL-LE ROUX, Présidente

0.1 : Rodrigo Chaves citoyen d’honneur

Vous proposez à notre assemblée de nommer M. Rodrigo CHAVES ROBLES citoyen d’honneur de la Ville de Nice.

Permettez-nous de contester cette proposition pour une raison fondamentale :

Élu président du Costa Rica en avril 2022, Monsieur Rodrigo Chaves s’est réclamé publiquement pour la stricte interdiction de l’avortement, y compris en cas de viol. 

A l’heure où la liberté des femmes à disposer de leur corps est remise en question dans de nombreux Etats, y compris en Europe, il est urgent de réaffirmer notre conviction forte sur ce sujet.

Nice est une ville d’accueil qui défend l’humanisme à la française.

C’est la Ville où est née Simone Veil, elle-même élevée au rang de citoyenne d’honneur. Pouvons-nous imaginer que deux figures aussi antithétiques partagent une si noble distinction ?

Monsieur le Maire, chers collègues, prenez garde, ne galvaudez pas l’honneur de notre ville.

0.2 : Modalités de mise en œuvre du programme de la Conférence des Nations Unies sur les océans en 2025.

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

L’écosystème marin de notre planète est en danger du fait des activités anthropiques. 

La biodiversité maritime s’effondre et les fonds marins sont mis chaque jour en danger dans le cadre des perspectives d’exploitation industrielle qui se profilent depuis 2015. 

Les impacts négatifs y seront définitifs, sans oublier les alertes du GIEC, que nous avons plusieurs fois fait remonter dans cette assemblée.

La méditerranée se réchauffe dangereusement !

Il y a donc une urgence océanique ! Nos mers sont en danger !

Et notre territoire, hélas, ne se donne pas les moyens d’assurer la préservation de sa biodiversité marine.

Face à L’URGENCE OCÉANIQUE, notre devoir est de PROTÉGER la mer.

Malheureusement, vous restez arc-bouté dans une logique productiviste. Votre priorité n’est pas le bien-être de notre écosystème mais la mise en valeur économique des activités maritimes. Dans une logique qui appartient au passé, vous privilégiez la fugacité du présent à la solidité de l’avenir. Vous promouvez la bien triste “blue economy”, alors qu’elle endommage durablement nos eaux. 

Vous dites vouloir protéger notre littoral et nos fonds marins mais vous êtes le premier artisan du tourisme de luxe dans les eaux métropolitaines. Votre projet pour le Port de Nice repose sur un parking à yachts et des bateaux de croisière. Nous y opposons un projet de port des pointus et des transports collectifs de la mer.

Défendre et protéger la mer, c’est réaliser une véritable Aire marine protégée, dont ma collègue Hélène Granouillac va vous parler tout à l’heure. C’est garantir l’efficacité des Zones de Protection Forte et nous doter de moyens de contrôle de l’ensemble des activités anthropiques.

Nous sommes évidemment favorables à la tenue de cette conférence à Nice. Toutefois, elle ne doit pas servir à masquer l’inaction qui se dessine en arrière-plan.

Afin de respecter le thème de cette rencontre internationale, nous vous demandons 4 garanties:

  1. le retrait des bateaux de croisières 
  2. la création d’une Aire Marine Protégée à protection forte 
  3. la sauvegarde des transports collectifs de la mer (1 bateau valant 20 avions)
  4. la limitation des méga yachts dans le port de nice

Je vous remercie.

Interventions de Hélène GRANOUILLAC

3.1 Voilà une délibération qui fait tousser, pique la gorge, brouille la vue et l’entendement : point d’étape sur l’amélioration de la qualité de l’air et du paysage sonore, donc de notre santé comme vous le rappeliez mercredi en commission docteur Chemla, de cet environnement à l’origine de 70 % de nos pathologies.

Face à une overdose de communication, de forfanterie permanente, de labels complaisamment obtenus, d’un déferlement et d’interprétation captieuse de chiffres, évoquons les faits.

Vous, équipe majoritaire, voulez être plus royaliste que le roi, en l’occurrence que la reine OMS qui alerte sur le dépassement des seuils en matière de pollutions, notamment chroniques et de diminution des normes préconisées. En additionnant les relevés OMS et ATMOSUD c’est flagrant et gravissime car invisible. Si de bonne foi nous regardons sur le long terme, on constate une amélioration en 2009. Mais depuis 2020, l’échec est cuisant, consternant, inquiétant. Vous nous devez des comptes. Pour les particules fines, très fines et ultrafines pouvant pénétrer dans les bronches on est à 15 pour les PM10 au lieu des 10, seuils recommandés. Idem pour l’ozone qui augmente.

–       Le bruit est un fléau diffus, usant, qui traverse la ville et agit sur notre santé mentale, notre sommeil. Saluons par ailleurs le travail de la police très sollicitée notamment contre les bruits de voisinage. Vous vous enorgueillissez de discrètes améliorations dans quelques rues, mais ce poison doit être combattu de façon homogène, quand un engin bruyant réveille plusieurs quartiers, quand un avion décolle et atterrit toutes les 3 minutes, nonobstant l’ouverture de nouvelles lignes avec leur cortège de gros porteurs assourdissants et polluants. C’est ce modèle que vous soutenez, est-ce là tout votre engagement ?

Votre politique des petits pas se résume à :

–       je vais réduire le bruit : alors installons des radars sonores pédagogiques mais chut, laissons faire la technologie, aucune contrainte, aucun contrôle, comme pour les ZFE,

–       je vais verdir : faisons oublier bétonnage et artificialisation de l’OIN, erreur historique marquée au fer rouge dans votre bilan, la comblant par une dérisoire et pathétique forêt urbaine,

–       je veux de la sobriété, économiser l’énergie : voici la photo de la coulée verte en pleine nuit, portails fermés, vide, éclairage public allumé,

–       je vais rénover, isoler le bâti : voyez, l’ancien se fissure alors que c’est une priorité pour assurer un habitat digne et décent aux locaux qui ont de plus en plus de difficultés à se loger,

–       il faudrait moins polluer : le plan vélo ? une rustine, sur les pistes défoncées (l’enfer du Nord) encombrées de voitures, 2 roues motorisées, de camions dont les aires de livraisons sont occupées par des voitures, votre inaction fait bondir cyclistes et associations … nous sommes très très très loin des objectifs du plan vélo 2021-2026: à savoir 160 km d’aménagements cyclables supplémentaires (dont 75 à Nice) Hormis quelques bus électriques, quelle inertie. Sans oublier votre soutien à l’agrandissement de l’aéroport qui augmentera de plus de 50 % le trafic aérien sur 10 ans. Non, Nice ne respire pas bien.

Nous, écologistes, non pas « de gauche » comme vous aimez à le rappeler mais responsables et républicains, au sens étymologique du terme, res publica – la chose publique, seul·e·s dans cet hémicycle à fédérer un changement nécessaire, sommes en droit de réclamer plus de transparence face à vos voltefaces permanentes, à vos projets annoncés puis annulés. Ce « point d’étape » c’est de la magie et de la ventriloquie faisant dire aux chiffres votre vérité. Votre crédibilité s’émousse car vous êtes dans l’intention. Contrairement aux apparences, votre agitation n’est pas action mais prestidigitation. Vous, l’ubiquiste en quête d’horizon vous targuiez vendredi de croiser beaucoup de Parisiens, trahissant vous-même votre fidélité à Nice. Quel mépris à l’égard de vos administré·e·s, redescendez sur Terre, dans notre bonne ville, celle où 1 Niçois sur 4 vit sous le seuil de pauvreté et où on meurt prématurément pour cause de pollution(s). Faites-nous confiance, ce que vous n’avez pas fait nous le ferons, dans cet environnement que vous aggravez, dégradez, avec un héritage plus pesant pour les Niçois et Niçoises, nous le ferons.

49.1 Objet : Concertation volontaire pour le projet de création d’une aire marine protégée sur le littoral niçois.

Plus de 30 % du domaine maritime français est désormais classé « aires maritimes protégées ». Mais seule une toute petite fraction de celles-ci fait l’objet d’une vraie préservation. Une étude sur les AMP en Méditerranée (du Cnrs et Criobe) aux conclusions accablantes prévient : si ces aires couvrent 6,01% du bassin méditerranéen, seule 0,23% de sa surface bénéficie d’une réelle protection, 95% des zones en AMP n’étant pas plus réglementées que les eaux extérieures. Il existe un gouffre entre l’attribution de ce statut et une réelle protection.

La littérature scientifique internationale avertit que seule une protection intégrale ou haute assure le niveau le plus efficace. En Méditerranée, presque 60% des eaux françaises ont un statut d’AMP, mais seules 0,1% bénéficient d’une protection intégrale ou haute

Découvrant que cette délibération porte sur une concertation, avec toute la circonspection qu’une « collaboration » majorité-opposition suppose, je vous prends au mot pour participer à cette concertation. A votre compétente équipe je propose d’associer celle que j’ai constituée pour la création d’une autre AMP mais différente de la vôtre, située dans une zone jugée très fragile par les experts, à l’est de Nice. Le groupe de travail qui la constitue est composé de scientifiques, d’enseignants-chercheurs, de biologistes marins, de plongeurs aguerris, d’amateurs, d’associations, de gens de mer, dont certains se retrouvent dans la nouvelle gouvernance du conseil local pour le climat. C’est un défi de créer une AMP a fortiori avec une zone portuaire requalifiée, écrin du sommet mondial de l’océan à venir, exposée à de gros travaux. Pour qu’une AMP fournisse des bénéfices environnementaux et socio-économiques, il faut des règles contraignantes afin que les activités ayant un impact sur la biodiversité soient éliminées ou drastiquement réduites. 

Êtes-vous vraiment prêt à protéger notre littoral ? Pour préserver l’économie il faudra prioriser l’écologie, faute de quoi vous sacrifierez les deux.

Vous l’aviez, avec la modestie qui vous caractérise, raillée proclamant avec forfanterie que nous l’avions rêvée et que vous alliez la faire. Aussi ma question est double, elle fait écho à ma première intervention en tant qu’élue ici même en juillet 2020 où je proposais justement la création d’une AMP.

Quel délai vous faut-il pour mettre en œuvre cette aire marine protégée ?

Maintenez-vous toujours celle que vous préconisiez entre l’aéroport et le port, zone intensément soumise à une pression d’activités, de trafics, de loisirs ou envisagez-vous de la déplacer ?

Pour conclure sur la citation d’Aurore Asso sur Sylvia Earle, elle nous alertait que ‘if the ocean fails, we fail too’

Merci.

Interventions de Jean-Christophe Picard

12.1 Développement de l’agriculture urbaine – État d’avancement et modalités de mise en œuvre pour de nouvelles installations en agriculture. 1’

Ces projets agricoles sont très intéressants et vont dans le bon sens, d’autant qu’ils portent sur des terrains dont on aurait pu craindre l’artificialisation. C’est très bien.

15.1 Organisation de la manifestation Bellet gourmand. 1’

Vous nous demander d’imputer la dépense de la manifestation Bellet gourmand aux crédits prévus au budget principal 2023… Pourquoi pas !

Mais pour vous autoriser à imputer la dépense il faudrait nous en communiquer le montant.

1.2 Approbation des redevances et charges des conventions d’occupation du domaine public en vue de l’exploitation d’un emplacement de camion pizza 179 avenue Sainte-Marguerite, d’un emplacement de distributeurs de boissons à la piscine Comte de Falicon, d’un Food truck au parc Carol de Roumanie et de scooters électriques en free floating sur le territoire de la ville de Nice. 2’

Concernant l’activité de location de scooters électriques en libre-service, il y a eu une vraie concurrence et il faut s’en féliciter.

Par contre, il est dommage que vous ayez renoncer à mener une négociation en raison, je cite, de l’écart de notes entre les deux candidats.

Tout d’abord, l’écart de notes n’est pas si flagrant. En effet, pour le critère de la redevance, nous ne comprenons pas comment, Cityscoot obtient 6,25 sur 20 en proposant 80 000 euros. Selon nos calculs, il obtiendrait plutôt 11,85 sur 20 (80 000 / 135 000 X 20). L’écart est donc plus réduit que le rapport ne le dit.

Mais surtout, une négociation ne porte pas seulement sur le montant de la redevance. En l’occurrence, elle aurait pu porter sur un critère où l’offre de la SAS Yego n’est pas bonne : celui des « mesures mises en œuvre pour faire respecter les règles d’occupation du domaine public par les usagers ». Citiscoot a eu 4 sur 4 tandis que Yego récolte seulement 2,5 sur 4. Une négociation aurait certainement pu permettre d’améliorer l’offre de Yego sur ce point qui est, vous en conviendrez, un point très important.

10.1 Concession de service public pour le financement, la conception, la réalisation et l’exploitation des Studios de La Victorine – Poursuite de la procédure de passation. 1’

Dans la délibération, vous évoquer un courrier de la ville de Nice en date du 8 février 2023 répondant « à chacun des motifs de retrait évoqués par le candidat ». Il aurait été intéressant, pour alimenter la réflexion de tous, d’avoir une copie de ce courrier.

Sinon, dans le rapport de la délibération du 30 juin 2022 approuvant le principe de la concession, il était indiqué que « le concessionnaire pourra prétendre à toute subvention à laquelle le projet serait éligible ». Comme vous le rappeliez, l’État avait d’ailleurs annoncé distribuer 600 millions d’euros pour soutenir les tournages et la production numérique. Dans ce cadre, un appel à projets intitulé « La grande fabrique de l’image » avait été lancé par le Centre national du cinéma. Le taux de subvention variait entre 15 % et 100 % selon le type de dépense d’investissement.

Notre inquiétude est que cet appel à projet est clos depuis le 31 octobre 2022. Est-ce à dire que nous allons passer à côté de cette manne ? Si oui, est-ce que cela ne va pas rendre encore plus difficile notre recherche de concessionnaire ?

6.1 Rapport Social Unique 2021 de la ville de Nice – Communication de l’avis du Comité Social Territorial. 1’

Vous nous demandez de prendre acte prendre acte de la présentation du rapport social unique 2021 de la Ville de Nice…

L’article L231-4 du code général de la fonction publique prévoit, en effet, que « le rapport social unique […] est présenté à l’assemblée délibérante des collectivités territoriales […] après avis du comité social territorial ». Or, vous ne nous transmettez pas ce document. Vous nous communiquez seulement une synthèse de 7 pages.

C’est d’autant plus dommage que, sur les 6 partenaires sociaux, un s’est abstenu et 3 ont voté contre. Nous aurions aimé pouvoir lire le rapport intégral pour comprendre pourquoi.

6.3 Recrutement d’un(e) directeur/directrice de la cohésion sociale, du handicap et du droit des femmes au sein des effectifs municipaux sur un poste existant. 1’

Vous annoncez que l’emploi présenté ci-dessus sera pourvu en priorité par un agent titulaire de la fonction publique. Cette formulation correspond effectivement à ce qui est prévu dans l’article L332-8 du code général de la fonction publique.

Toutefois, c’est peu probable que vous recrutiez un agent titulaire puisque le directeur ou, plutôt, la directrice est déjà en place depuis février 2023 et c’est une contractuelle. Donc, bon courage pour les titulaires qui essaieraient d’obtenir ce poste !

Intervention de Fabrice DECOUPIGNY

Premièrement 

Permettez-moi, en propos liminaire, de rendre hommage à une disparue :

Nice capitale européenne de la culture. 

« Connecter l’inattendu », ce n’est pas inintéressant, c’est même une bonne idée

Ca peut même faire l’objet d’un projet intéressant d’une biennale par exemple 

Mais vous abandonnez.

Vous préférez les grands évènements sportifs et politiques aux grands événements culturels, c’est un choix politique ce n’est pas forcément le nôtre.

Deuxièmement, parlons un peu de logement

P 35 concernant les logements sociaux vous écrivez :

« L’objectif arrêté par le Programme Local de l’Habitat de la Métropole est d’agréer chaque année 1 023 logements sociaux sur la commune de Nice. »

Mais il est strictement impossible de construire 1023 logements sociaux à Nice.

Je rappelle que Lundi dernier au budget métropolitain, on a attribué que 6,4 millions de budget au PLH 🡺 cela correspond à 710 logements sur l’ensemble des 51 communes de la métropole.

Les logements sociaux, Monsieur le Maire, ce n’est pas comme des petits pains, ca ne se multiplie pas 

Ceci étant dit : Terminons sur l’écologie 

Parce que vous racontez n’importe quoi

Vous voulez planter un arbre par habitant

Ca parait séduisant, mais il y a un principe de réalité, il faut de l’espace :

Un arbre ca pousse pas sur les balcons

Savez-vous combien de surface il faut pour planter 350 000 arbres ?

C’est simple, c’est la surface qui irait de l’Allianz riviera à la mer en englobant l’aéroport ?

De plus il faudrait entre 150 et 250 millions d’euros pour les planter

Continuons avec l’extension de la coulée verte

P 30 vous écrivez :

Je vais lire pour ne pas faire d’erreur d’interprétation : 

« Ce projet permettra par ailleurs d’aménager une véritable forêt urbaine avec la plantation de plus de 1 500 arbres supplémentaires avec des essences adaptées à notre climat, peu consommatrices d’eau, une bonne capacité d’ombrage et une forte capacité de stockage de CO2.

 « A terme, ce projet d’extension permettra :

– de supprimer 1 740 tonnes de CO2 par an »

vous affirmez que les 1500 arbres qui seront plantés sur la future coulée verte vont capter chacun plus d’une tonne de CO2 par AN?

Un arbre adulte = c’est 30 kg de carbone/ an et un séquoia c’est à peu près 100 kg/AN

Vous voulez vous faire croire que vous allez planter des arbres 10 fois plus grands qu’un séquoia sur l’extension de notre coulée verte ???? 

Vous avez trop lu : Jack et le haricot magique, 

On pourrait en rire, mais le bilan carbone de cette opération est catastrophique 

4 j’ai calculé le bilan carbone de la destruction reconstruction d’Acropolis et de la création de l’extension de la coulée verte

Ce n’est pas trop compliqué, je suis allé chercher les chiffres et les méthodes de calculs disponibles sur le site de l’ADEME 

La destruction d’Acropolis et la reconstruction d’un nouveau palais des congrès 

C’est à peu près un total 26 000 tonnes de CO2 produites

(300 kgCO2/M2 🡺 11 000 tonnes de CO2 pour la destruction, 500kg/M2 15 000 tonnes pour sa reconstruction)

Et si on considère que l’extension de la coulée verte absorbera à peu près 45t de CO2/AN et non les fantasque 1740 tonnes 

  • Il faudra attendre 550 ans pour atteindre la neutralité carbone

C’est une très belle dette carbone que vous léguez aux générations futures.

Les Niçois apprécieront la contribution de votre politique au réchauffement climatique. 

Categories: Conseil municipal

Conseil Métropolitain du 27 mars 2023

Interventions de Juliette CHESNEL-LE ROUX, Présidente

21.2 Budget Primitif 

Monsieur le Président, Mes chers collègues,

Un 2 pièces, 34m2 à la Libé, proche tramway 780€ par mois

Un 3 pièces Pasteur 48m2 ensoleillé, 870€ par mois

Un 2 pièces 48m2 proche défunt Acropolis 980€ par mois

Un 2 pièces 43m2 au Plan de Carros ,720€ par mois

Et 16,000 demandes d’accès en logement social sont toujours en attente sur notre Métropole !

C’est le quotidien de Mathilde, de Benoît, de Karim, de Sarah…. qui ont parfois un CDI mais de plus en plus fréquemment, ils ont un CDD. Ils ou elles ont 24 ans, 45 ans ou 60 ans. Finalement peu importe leur nom, leur âge, homme ou femme, peu importe leur situation, ce sont simplement des habitant de notre métropole. Qu’ils soient niçois, tourretans ou laurentins. C’est le quotidien de nos concitoyens métropolitains qui l’endurent.

Que doit refléter un budget ? A quoi doit servir un budget ?  

Un budget doit être au service de ses citoyens. Un budget est un outil de gestion, il doit traduire les choix stratégiques afin de répondre à la seule question pour laquelle nous sommes élus, nous à gauche et vous à droite, à la seule question : “comment pouvons-nous servir au mieux les citoyens”

Et ce budget doit leur être destiné !

Cela semble une évidence, Si vous le croyez autant que nous, vos convictions ont dû être particulièrement écornées par ce budget. 

Depuis 2019, presque toutes les dépenses ont augmenté.  La dette s’est accrue de 30% et nous n’avons même plus les moyens d’épargner.

1,6 milliard d’euros de dette.

Un encours à la dette qui ne cesse d’augmenter passant de 121% à 126%, soit 280€ de plus par habitant. Des capacités d’épargne de collectivité qui s’effondrent.  Des capacités de désendettement qui dépassent tous les records !  Pourtant, de l’argent nous en avions. 

Même le rapport 2023 de la Cour des comptes pointe des économies d’échelle de notre métropole qui ne sont pas suffisants. Les efforts de mutualisation des moyens ne sont pas au rendez-vous.

A l’heure où nos concitoyens subissent de plein fouet la crise économique, les carences budgétaires se font durement ressentir. Pour pallier le gaspillage de l’argent public, vous faites en sorte de rogner partout où vous le pouvez. Y compris sur des secteurs essentiels.

Arrêtons-nous un instant sur le logement.

Les autorisations de programme pour le PLH (Programme local de l’habitat) prévoient 7,2 millions d’euros pour cette année. A titre de comparaison nous investissons 11,9 millions d’euros dans le renouvellement du parc informatique en 2023.

La section d’investissement global dans le logement social, au budget primitif, est passée de 15M€ en 2019 à 13,4M€ pour 2023. En baisse, donc.

Alors même que le prix de la construction a gravement augmenté. Et en même temps, nous dépensons des fortunes dans des projets inutiles… Quelle indignité ! 

Alors j’entends déjà Monsieur Borré me répondre que je me trompe et qu’il suffit pour s’en convaincre d’écouter la longue liste des petites opérations que finance la Métropole. Malgré vos efforts de communication, cela reste marginal. 

Comme on pourrait le dire en nissart, « briga e briga non faràn pan banhat ». Miette plus miette ne feront jamais baguette.

La Métropole ne construit pas assez de logements sociaux.

Le mal-logement ne se résout pas à grands coups de communication comme vous savez si bien le faire croire. 

Et de grâce, ne me dites pas qu’une élue écologiste ne saurait défendre les logements sociaux au prétexte que cela encouragerait la bétonisation. Vous savez très bien que nous ne nous opposons jamais à une urbanisation intelligente ; celle qui s’élabore dans le respect des règles environnementales et sociales.  Il faut de l’audace ! 

De l’audace pourtant, vous en avez pour de grands projets inutiles. 

De l’audace vous en avez pour gaspiller l’argent public.  

Ce que nous vous demandons, nous élus de gauche, c’est d’avoir de l’audace pour les niçois et les métropolitains !  Faites-le désormais pour ce qui est nécessaire. Faites preuve d’humanisme et de vision à long terme. Cessez de gaspiller l’argent public pour de vastes caprices et commencez à soutenir celles et ceux qui en ont le plus besoin en ce moment. Donnons la priorité au renforcement des services publics, au logement et à l’accélération de la transition écologique.

C’est cette vision que nous défendons en tant qu’écologistes de gauche. 

Vous savez Monsieur le Président, je rencontre des citoyens que vous ne verrez peut-être jamais. Il serait grand temps de s’intéresser à eux aussi.

Je vous remercie.

0.2 : Port de Nice – Résiliation amiable de la concession

Monsieur le Président,

Vous annoncez vouloir restructurer le port de Nice pour qu’il devienne un lieu de vie qui ferait la part belle aux mobilités douces et aux promenades familiales. Pour atteindre ces objectifs, vous nous demandez de rompre le contrat de concession conclu en 1978 avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nice-Côte d’Azur.

D’après vous, le cahier des charges de la concession actuelle ne serait pas en phase avec « les objectifs ambitieux portés par la Métropole » et ne permettrait donc pas de réaliser le programme envisagé. Après avoir un temps engagé des négociations avec la CCI en vue de créer une société portuaire, vous nous demandez finalement d’acter leur échec. En lieu et place de cette organisation, vous nous proposez de voter la reprise en régie du Port de Nice, impliquant de facto la résiliation du contrat avec la CCI. 

Si nous sommes habituellement favorables à la reprise en régie des services publics, celle-ci nous interpelle et sonne comme un échec. Elle prouve que vous n’êtes pas capables de vous entendre avec les autres acteurs impliqués dans la gestion du Port. 

Pourquoi n’avez-vous pas réussi à faire aboutir le projet de société portuaire que nous avions pourtant voté en décembre dernier ? Est-ce réellement un désaccord de fond qui a pesé dans la balance ou bien une position de principe dont vous avez été incapable de vous défaire ? 

En vérité, il semblerait que cette reprise en régie soit plus motivée par le ressentiment politique que par l’intérêt supérieur des usagers. Retirer la gestion du Port à la CCI, c’est refuser le dialogue pour sanctionner certains de vos adversaires politiques. Et cela est très grave.

Au lieu de faire en sorte qu’il y ait une solution négociée collectivement autour du Port, vous préférez passer en force. Vous faites fi de l’avis de vos partenaires pour les priver de leurs prérogatives. 

Par ailleurs, nous nous inquiétons de vos projets pour le Port. 

Bien sûr, vos déclarations sur la nécessité de rendre cet espace aux Niçoises et aux Niçois nous réjouissent. Nous, écologistes, nous nous sommes toujours battus pour que le quartier où est né Garibaldi demeure un lieu de vie populaire, agréable et accessible. Ajoutez-y la volonté affirmée de développer le cyclisme et les modes de déplacement non polluants et vous nous voyez sincèrement comblés. Il semblerait que vous ayez écouté toutes nos recommandations.

Hélas, votre inclination pour les effets d’annonce qui se dégonflent aussi vite qu’ils sont apparus dans la presse nous porte à croire que nous serons encore déçus. Car, ne nous leurrons pas, votre projet pour le Port n’a rien de populaire. C’est même tout le contraire. Votre souhait le plus ardent est de le transformer en un gigantesque parking à yachts.

Oui, nous vous l’avons dit à de nombreuses reprises : nous ne souhaitons pas que le Port de Nice soit sacrifié sur l’autel du tourisme de luxe. Pour nous, le quartier du Port doit être un lieu de vie partagé où les promeneurs croisent des familles venues admirer les pointus qui forgent l’identité de notre ville. 

En tant qu’élus écologistes, nous défendons l’idée d’un port de proximité ouvert sur le monde, et notamment sur la Corse avec laquelle notre ville entretient des liens étroits. 

Nice n’est pas une carte postale. Notre paysage n’est pas à vendre et les Niçois ne sont pas les acteurs d’une ville-théâtre destinée au seul loisir des touristes fortunés. Le port, notre commune et ses quartiers sont des espaces de vie. Insufflons de la vie à ce lieu, ne le condamnons pas à devenir une annexe du port de Monaco.

Nous nous abstiendrons donc.

Interventions de Jean-Christophe PICARD

21.21 Vote des taux de fiscalité locale 2023

Vous nous demandez de faire passer le taux de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères de 8,46% à 10,46%, ce qui représente une augmentation de 24%.

Il y aurait un besoin de 23 millions d’euros supplémentaires pour maintenir le niveau de service, nous dit-on.

Nous ferons trois observations :

1/ C’est sans doute une coïncidence, mais le taux de la TEOM a baissé de deux points avant les élections municipales et vous proposez donc, maintenant que les élections sont passées, de l’augmenter de deux points. Les électeurs apprécieront le tour de passe-passe.

2/ La gestion des déchets par la métropole a fait l’objet de plusieurs critiques par la chambre régionale des comptes. Nous n’allons pas refaire le débat mais nous rappelons que la Chambre avait notamment pointé du doigt le coût complet du service, supérieur de 11 % à la moyenne nationale. Il y a donc certainement une marge de manœuvre à ce niveau-là avant de recourir au levier fiscal.

3/ Quand bien même nous serions condamnés à être plus chers que les autres, il resterait une solution. Lors du débat d’orientation budgétaire, M. Leonelli a bien insisté sur le fait que le produit de la TEOM ne peut pas abonder le budget général. Il a tout à fait raison. Sauf que ce n’est pas ce qu’il s’est passé entre 2014 et 2017. La Chambre régionale des comptes a, en effet, constaté que, pendant cette période, une partie de la taxe a indûment financé le budget général, à hauteur de… 53 millions !

Or, il conviendrait de rendre aux usagers cet argent qui leur a été anormalement prélevé avant de leur demander de remettre la main à la poche.

Donc, résumons : il manque 23 millions pour boucler le budget annexe des ordures ménagères mais on pourrait récupérer 53 millions du budget général. Bref, il ne semble pas nécessaire d’augmenter la TEOM. On pourrait presque proposer de la baisser.

Quant au budget général qui supporterait le remboursement de ces 53 millions, il y aura sans doute des économies à faire concernant la dispendieuse maison de la métropole située à Paris, le Grand Prix de Castellet qui continue à coûter de l’argent aux contribuables, les grands projets inutiles, etc.

8.6 Saisine de la Commission Nationale du Débat Public pour la
réalisation du Parc des Expositions et des Congrès

Sur la forme, nous approuvons complètement cette initiative. Un débat public ou une concertation préalable a un avantage qui intéresse l’opposition : c’est une autorité indépendante − en l’occurrence une commission particulière du débat public ou un garant − qui va organiser la procédure et qui veillera à la fiabilité des informations données et à l’expression de tous. Les élus de la majorité ne seront donc pas les seuls à pouvoir donner leur point de vue à la tribune pendant les réunions publiques ou dans les supports de communication. Par exemple, les autres élus et les associations pourront aussi s’exprimer.

Bref, c’est une procédure qui sera fort différente de la concertation publique que vous avez organisée pour le prolongement de la Promenade du Paillon où on demandait aux Niçois leur avis sur l’essence des arbres et l’emplacement des bancs, sans évoquer ni la destruction de deux bâtiments en bon état, ni le calendrier, ni le coût.

Toujours sur la forme, nous supposons que vous allez suspendre la destruction du Palais Acropolis le temps d’avoir la conclusion du débat public ou de la concertation préalable. Pouvez-vous nous confirmez ce point ?

Comme nous l’avons dit, si le principe de saisir le CNDP nous convient, nous nous interrogeons sur le fond, notamment au regard des annexes fournies avec cette délibération. Finalement, la grande question est quel projet va être soumis à la consultation ? Et quel sera le contexte ?

C’est peu dire qu’on a parfois un peu du mal à suivre…

1/ Dans votre programme lors des élections municipales, page 35, vous annonciez que l’actuel Palais des expositions sera réaménagé en Palais des Arts et de la Culture ? Est-ce toujours d’actualité ou est-ce qu’il va rester comme cela ?

Toujours dans votre programme, page 35, vous annonciez que le prolongement de la promenade du Paillon et le transfert du centre des congrès ne coûteraient rien aux contribuables puisque « le projet est financé par la vente des terrains libérés par le déménagement des Carnavaliers ». Cette annonce est-elle toujours d’actualité ?

2/ Le 11 mars 2022, le conseil métropolitain actait le projet de futur palais des congrès et des expositions. Il prévoyait la réhabilitation de la halle des fleurs du MIN pour accueillir 18 000 m2 de surfaces ouvertes au public. Mais il prévoyait aussi et surtout la réalisation de constructions de 25 000 m2 comprenant notamment la création d’auditoriums et de salles de réunion. Vous n’évoquez plus ces 25 000 m2 ; sont-ils toujours d’actualité ?

3/ Vous avez organisé une consultation informelle sur le réaménagement du port. Vous avez refusé de distribuer le rapport de la mission Port aux conseillers métropolitain mais, ce qui est sûr, c’est que le projet de construction d’un palais des congrès dès 2025 à cet endroit n’y était pas évoqué. Et, à ce jour, le conseil métropolitain n’a pas été saisi ni du projet de réaménagement du port, ni du projet de construire un palais des congrès à cet endroit. Est-ce que les 10 000 m2 annoncés remplacent les 25 000 m2 qui devaient être construits dans la Plaine du Var ?

Au final, pouvez-vous clarifier le projet qui sera finalement soumis au débat public ou à la concertation préalable ainsi que ses implications avec le Palais Acropolis, avec l’actuel palais des expositions et avec le futur centre des congrès sur le port ?

Intervention de Fabrice DECOUPIGNY

Intervention 8.3

Merci Monsieur le Président,

Vous nous présentez les résultats d’une série d’études effectuées dans le cadre de la réalisation de la ZAC du Grand Arenas.

Ces études sont importantes car vous projetez d’y accueillir 4600 habitants et les écoles attenantes. Vous comprendrez que nous nous sommes attachés à regarder la vulnérabilité des populations face à deux risques : la pollution de l’air et les inondations. 

Je m’arrêterai sur deux rendus d’étude la première concerne l’étude Air Santé réalisée par le Cabinet d’étude Conseil Ingénierie Air CIA et la seconde l’étude Hydraulique réalisée par le cabinet Artelia 

Le rapport l’étude air santé fait 148p.En le lisant attentivement on peut lire P 29: « La commune de Nice fait partie de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis (CASA). »

On penserait à une coquille, mais non. On décrit le PCET de la CASA en détail et non le PCAET de la métropole de Nice cote d’Azur.

On y apprend que la CASA possède un programme d’action de sensibilisation des scolaires avec le programme « Watty à l’école », ou bien  la Mise en place d’un Espace Info Energie ou encore la création d’une mission de Conseiller en Energie Partagée. 

Bref un beau, un très beau copié collé d’une étude sur la CASA

Tout cela est très intéressant et donne des idées, mais ce n’est pas le plan d’action de la métropole Nice côte d’azur.

Le rapport date du 2 mars 2022, nous sommes le 27 mars 2023 soit un an plus tard.

Est-ce à dire que personne n’a relu le rapport. Bref, vous commandez des études mais personne ne les lit.

Comment peut-on accorder du crédit à une étude qui pratique le copier-coller ? Dès lors quelle confiance peut-on accorder aux résultats qui nous sont donnés ?

Mes dernières remarques concernent l’étude Hydraulique réalisée par le cabinet Artelia.

En fait cette étude est l’étude des risques et des impacts d’une inondation sur la ZAC et on reste un peu dubitatif sur une conclusion qui fait à peine deux lignes p56

Je cite : « Globalement le nouveau dessin des ilots étanches par rapport au SCHAE de 2012 permet de diminuer les côtes d’eau dans la zone. Cependant le projet est perfectible au regard des côtes d’implantation ».

Cela veut dire que le bureau d’études ne prend aucun risque. 

L’étude est sérieuse et les chiffres paraissent dans les ordres de grandeurs et montre que le quartier serait recouvert par une hauteur d’eau moyenne de 1,50 m en cas de crue. Tous les calculs ont été faits sur la base de chiffres et sous les conditions du PPRI de 2012 chiffres réactualisés en 2017 et 2018. 

Toutefois, je ne pense pas que tous les risques aient été pris en compte.

Premièrement les conditions de la tempête Alex de 2020 ne sont pas pris en compte alors que l’étude date de décembre 2021.

Deuxièmement, un seul scénario de crue sur trois a été simulé : 

Soit Une Crue du Var avec un débit de pointe de 5000 m³/s, sans rupture de digue, ce scénario correspond au déversement continu de la crue au-dessus de la digue escota, de la digue des Français, et de celle de l’aéroport

Les deux scénarii qui correspondaient à des Ruptures de digues (au niveau du CADAM et du MIN) pour une crue du Var de débit de pointe 3800 m³/s ne sont pas publiés dans le rapport, ce que je trouve un peu bizarre. 

De plus, je reste un peu étonné sur le choix des scénarios. Comment une digue qui céderait à 3800 m3/s résisterait à 5000m3/s. La logique et la rigueur scientifique impose de calculer l’impact d’une rupture de digue à 5000m3/s.

C’est comme si vous affirmiez qu’un pont qui s’écroulerait sous une charge de 380 kg résisterait à une charge de 500kg.

Car le risque est certain, p32 il est écrit qu’une rupture de digue pour un débit du var a 3800m3/s, provoquera une brèche dans laquelle s’engouffrera presque 600m3/s d’eau qui se déversera dans les rues du Grand Arénas.

Pour vous donner une idée : 600m3/s, c’est l’équivalent de 12 piscines olympiques par minute.

On attend donc les simulations catastrophes, et ben non il n’y a qu’une simulation faites sur un simple déversement lors d’une crue à 5000m3/s.

En fait l’étude, considère implicitement que nos digues seront bien solides et résisteront à tous les débits.

Je me demande si vous vous rendez compte de la monstruosité que vous nous présentez après avoir vécu la catastrophe de la tempête Alex ?

Ma question est simple : pourquoi ne procède-t-on pas à aux simulations d’une rupture de digue pour un débit de 3800 m3 et 5000m3/s ?

Car s’il y a rupture de digue, il faut s’attendre à des débits plus importants et surtout au risque d’une population surprise par des débits et des masses d’eau comparable à un tsunami.

Non seulement vous allez installer 4600 habitants dans une zone d’inondation avec de très forts risques mais en plus, le cas d’une rupture de digue à 5000 m3/s n’a même pas été envisagée ?

On va délibérément mettre en danger plus de 4600 habitants sans parler des écoles qui seront noyées dans une crue éclair, et on va le faire en toute connaissance de cause. 

Vous comprendrez que cette urbanisation va à l’encontre du principe de précaution face au risque d’inondation, d’autant plus que les conditions exceptionnelles de la tempête Alex n’ont pas été simulées.

Monsieur le Président, dois-je rappeler que vous engagez votre responsabilité pénale et qu’en l’état des études qui nous sont rendues il serait hasardeux, voire plus qu’aventureux, d’y construire des logements et des écoles sans études complémentaires.

Le groupe écologiste demande que soit consigné dans le procès-verbal du conseil métropolitain, qu’il refuse de prendre acte d’études qui ne répondent à aucun principe de précaution et qui mettent délibérément en danger la population qui habitera le secteur de la ZAC du Grand Arénas.

Conseil Métropolitain du 09 mars 2023

Intervention de Juliette CHESNEL-LE ROUX, Présidente du Groupe des élus écologistes

21.1 Débat d’Orientation Budgétaire

Monsieur le Président,

Voilà des semaines que nous attendions ce discours d’orientation budgétaire. Je dois avouer que, pendant un temps, j’ai même cru que nous ne le verrions jamais. C’était un peu devenu l’arlésienne. Nous savons que ça a été difficile. 

Mais pouvions-nous vraiment espérer autre chose ? Était-il possible de boucler sainement le budget d’un système qui, de toute évidence, transpire la fébrilité ? 

L’horizon était tellement sombre que, pour la première fois, vous avez fait une conférence de presse pour parler des orientations budgétaires de la ville et de la métropole.

Nous, les écologistes, défenseurs infatigables de la sobriété, nous croyons à la lutte contre le gaspillage. Et bien, Monsieur Estrosi, cela vaut aussi pour l’argent public.

Vos projets pharaoniques de la Ville de Nice, les démolitions en cascades, les lubies extravagantes d’une politique de la carte postale. Tout ceci se paye. Et ça se paye aussi au Conseil métropolitain, surtout en cette période d’inflation. Les habitants de nos collectivités et les maires des petites communes de la Métropole le savent bien : tout a augmenté. Et cela plombe nos budgets.

Alors il est évident que vous n’êtes pas responsable de tout. Mais vous êtes responsable du portefeuille de votre administration. Et malgré l’urgence de la situation économique de notre Métropole, vous n’avez pas changé vos grands projets.

Comme vous l’avez dit à la presse, et comme vous ne le dites pas dans ce rapport, les marges d’autofinancement vous obligent à renoncer ou à décaler des projets. 

Vous avez dit à la presse que l’aménagement de la sortie de la voie rapide serait décalé.

Vous avez dit à la presse et dans ce rapport que les lignes 4 et 5 du tramway ne seront pas sacrifiées. Mais nous avons de sérieux doutes.

Des sacrifices il y en aura, et tous ici nous le savons, ce seront les aménagements de proximité. Les petits travaux que l’on peut ajourner ou supprimer sans que cela fasse la une des grands journaux.

Combien de nos villages, combien de nos quartiers vont devoir surseoir à leurs travaux ? Notamment à cause de la réforme des fonds de concours qui va à l’encontre du principe de solidarité métropolitain, dont les taux sont encore inconnus et qui risque d’être un moyen de pression sur les maires.

Combien de routes vont garder leurs nids de poules ? Combien de travaux de sécurisation aux risques naturels vont être décalés, vont être oubliés ? 

Combien de travaux en matière d’assainissement ( et madame Granouillac le sait bien ) vont être supprimés, ou oubliés ?

Combien de logements accessibles aux plus modestes vont en pâtir ? 

Combien d’investissements dans la politique de la ville vont être abandonnés ? M Decoupigny vous l’a tant demandé.

Combien de nouvelles zones naturelles vont encore être sacrifiées comme à Levens, Saint Jeannet, dans l’Estuaire du Var ?

Combien de temps encore avant un vrai plan agricole territorial ?

Et le climat ? Vos affirmations en page 30 sont fausses : selon ATMOSUD, toutes les concentrations NO2, PM10, PM2,5, PM1 (Arson) sont à la hausse depuis 2020, largement au-dessus des limites de l’OMS. Et il y a toujours des dépassements très réguliers des valeurs limites de l’Union européenne. Je tiens les graphiques à votre disposition.

Voici les sacrifiés de vos orientations budgétaires. Ils ne font peut-être pas de bruit mais ils sont indispensables au quotidien de nos administrés. Et ils seront les victimes de vos orientations.

Oui, les déplacements à Paris, à Matignon, et dans les ministères en sont la preuve. Vous cherchez désespérément des financements en faisant du porte à porte ministériel.

L’augmentation de la TEOM ( si chère à mon collègue JC Picard ), le projet de création d’une taxe GEMAPI, l’augmentation des tarifs Ligne d’Azur en sont d’autres exemples. 

La dette a plus que doublé depuis votre élection. +160% interco+vdn depuis 2007.

La vérité c’est que notre Métropole s’est appauvrie.

Elle pâtit de la politique de la ville de Nice. Cet ogre qui par ses projets gargantuesques dévore les finances des communes de la Métropole. 

Avec l’échec du projet de Nice Capitale européenne de la Culture, c’est toute la Métropole qui a perdu. Et c’est aux habitants que vous envoyez la facture à présent. 

Ce sont eux qui vont se serrer la ceinture pour financer une Coulée verte à 400 millions d’euros. Alors certes, elle sera belle. Je vous fais absolument confiance là-dessus. Mais en même temps, vu son prix, elle a bien intérêt à être belle cette Coulée verte. Il ne manquerait plus que cette gabegie soit moche, aussi moche que Iconic !

Alors, plutôt que de régler le problème, vous avez choisi de détourner l’attention. C’était très intelligent d’alimenter un contre-feu médiatique avec le cirque Zavatta. Pendant que la Métropole coule, tout l’équipage regarde le chapiteau. Et on oublie l’échec cuisant de votre politique. 

Mais en vertu d’une très ancienne règle de l’écologie « on récolte toujours ce que l’on a semé ». Et votre politique porte bien ses fruits. Ce n’est malheureusement pas Jumbo l’hippopotame, même s’il est vraiment très imposant, je vous l’accorde, qui parviendra à masquer l’ampleur de ce triste spectacle.

Je vous remercie.

Intervention de Jean-Christophe Picard

D’après ce que j’ai compris, la Maison de Nice et le Goût de Nice ont mutualisé leurs moyens tant matériels qu’humains, ce qui n’apparait pas du tout dans la délibération que vous proposez.

Alors justement, lors du conseil municipal de Nice du 7 octobre 2021, nous avions demandé le bilan financier de la Maison de Nice. Sans surprise, nous demandons aujourd’hui le bilan financier du Goût de Nice. Malgré nos multiples demandes, nous n’avons obtenu ni le détail des produits ET des charges de la Maison de Nice, ni le détail des produits ET des charges du Goût de Nice, depuis leur création.

Alors, nous savons d’avance que vous allez nous reprocher de nous intéresser encore et toujours aux coûts. Effectivement, quand on voit la situation financière de la métropole, nous sommes obligés de reconnaitre que, de votre côté, vous vous désintéressez complètement des coûts.

Pour en revenir au Goût de Nice, les seuls chiffres que nous avons trouvés figurent dans le compte administratif de 2021 et ils ne sont pas bons. En fonctionnement, l’exercice est déficitaire de 13 000 euros. J’ai également relevé une subvention d’investissement de la Région à hauteur de 118 000 euros. Et je rappelle que l’argent de la Région, c’est aussi de l’agent public.

Pourtant, 2021 devait être une bonne année tant pour la Maison de Nice que la Goût de Nice selon Madame Altounian qui avait déclaré le 7 octobre 2021 : « Depuis mai, c’est environ plus 86 % de chiffre d’affaires sur les deux boutiques, ce qui prouve que nous allons dans le bon sens. » Malgré tout, il y a un résultat déficitaire.

Alors, aujourd’hui, pour camoufler ce qui ressemble à un fiasco et à un énième gouffre financier, vous proposez de faire des soldes ou plutôt des ventes privées au bénéfice des agents municipaux.

La vraie question est : doit-on continuer à gaspiller ainsi l’argent des contribuables municipaux, métropolitains et régionaux ?

Intervention d’Hélène Granouillac

Délibération 22.3 : Commune de Saint-Jeannet – Avis de la Métropole sur la création de la ZAC modifiée « Coteaux du Var ».

Le site des Coteaux du Var, 7,5 hectares 26 600 m² de surface de plancher, 1000 habitants supplémentaires sur les 4250 actuels, est retenu par la Métropole puisqu’il constitue l’un des derniers sites urbanisables dans une commune fortement contrainte (p° 5 du projet qui en compte 435). Vous décidez d’y construire 370 logements.

Les latinistes y perdent leur latin et les métropolitains, la terre de leurs ancêtres ! Avec quel aplomb assénez-vous que « le projet a évolué afin d’éviter l’urbanisation initialement prévue. Le tout enrobé d’une rhétorique confondante « restaurer, préserver, valoriser, aménager durablement, mieux prendre en compte des enjeux de désimperméabilisation, etc » confondante donc, car contradictoire avec vos actes.

Dans le rapport du DOB débat d’orientation budgétaire on lit aussi « restauration des corridors écologiques et préservation des zones naturelles » p°32. Je cite « la Métropole poursuit ses actions conformément à la politique agricole approuvée en juillet 2020. Elle s’est portée acquéreuse de parcelles agricoles qui permettront l’installation de nouveaux exploitants, Combien depuis trois ans ? Sur quelles superficies sauvées ? Nulle mention. Elle poursuit l’accompagnement des communes […] afin de faire émerger de nouveaux projets agricoles. Les actions 2023 porteront sur […] de nouvelles acquisitions foncières ».

Sur ces questions comme sur bien d’autres, et comme nous y exhortent les scientifiques qui vous conseillent, le temps – comme les espaces et les ressources naturels – nous sont comptés. Ecoutez vos administrées. Ecoutez les Saints-Jeannois sur la circulation, la biodiversité, a scolarisation, le logement :

La circulation est déjà jugée difficile. Je confirme pour y aller régulièrement, accidentogène même. C’est maintenant que nous devons questionner l’urbanisation de la commune, ou les risques de glissements de terrain s’agissant ici de coteaux. Je cite les riverains « Comment va se faire la liaison Tourraque-Ferrage ? Que va-t-il advenir du cimetière qui se trouve entre les deux ? Prévoir une seule place de parking par logement est impensable. Le chemin de la Tourraque est déjà impraticable ».

Des déplacements saturés donc, et des parents inquiets : « pour se rendre à l’école, le bus de ramassage scolaire devrait rallonger son trajet d’environ 14 kilomètres ». Donc plus d’embouteillages et plus de pollution.

Quid de la biodiversité sur une commune où l’on recense une belle activité apicole ; ce bétonnage va encore supprimer un précieux site pour insectes et pollinisateurs. AOP huile, IGP miel.

Quant au logement, ils plébiscitent la rénovation plutôt que l’étalement urbain. Et ils ont raison ! Entendez vos administrées. Entendez-vous dans nos campagnes et dans nos villes l’aspiration au(x) changement(s) que, par vos louvoiements vous n’incarnez pas. Ce morcellement de parcelles naturelles qui disparaissent va à l’encontre du ZAN zéro artificialisation nette pourtant issu de la loi climat-résilience de vos alliés, de vous. Sans oublier la critique question de l’eau…Sur ce cynisme, interrogeons-nous : et si la tempête Alex n’était que le signe avant-coureur des bouleversements qui nous attendent ? Nous refusons d’en être les prochaines victimes. Débétonnez vos esprits et ces coteaux, soutenez les petites communes dans leur transition du XXIe siècle.

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