Consultation Parc Méridia
Consultation Parc Méridia – L’avis du Groupe écologiste concernant la prévention des risques inondations
Ces dernières années, notre région a durement été touchée par les aléas environnementaux. Un peu plus d’un an après la tempête Alex et ses conséquences désastreuses, nous devons tirer les leçons des erreurs qui ont été commises. Nous avons toutes et tous été meurtris par cette tempête. Il faut désormais aménager notre territoire de la façon la plus intelligente qui soit afin que ces catastrophes ne se reproduisent jamais.
En l’espèce, construire dans le lit majeur d’un fleuve n’est pas anodin.
Or, dans son avis délibéré n° 2021-72 du 20 octobre 2021, joint au dossier, l’Autorité Environnementale signale plusieurs éléments extrêmement inquiétants :
- L’Autorité Environnementale indique des risques naturels importants :
- Un risque fort d’inondation par remontée de nappe est également présent sur toute la zone d’étude.
- La Zac, particulièrement concernée par cette thématique, est couverte par deux PPR (inondation et sismique). Malgré la présence de ces risques, l’urbanisation s’y est faite pendant des années sans réelle prise en compte de ces enjeux (puisque le PPRi date de 2011 et le PPRs de 2019), rendant vulnérables les personnes et les biens présents sur le territoire. Ainsi, le défi est d’opérer un changement de comportements, en ne niant plus le risque mais en l’intégrant.
- L’Autorité Environnementale informe d’une inadéquation des dispositions du PPRI avec la réalité du terrain :
- “[S]es dispositions sont discutables en tant qu’il transpose au Var, rivière à crue rapide, la « doctrine Rhône » conçue pour des cours d’eau à crue lente, qui ouvre la possibilité de construction derrière des digues résistantes à l’aléa de référence et non détruites par l’aléa exceptionnel. […] Le PPRi donne l’illusion trompeuse que les digues protègent les espaces concernés, alors que, même consolidées, elles n’assurent qu’une protection partielle.”
- L’Autorité Environnementale demande une mise à jour des études :
- Elle recommande de présenter, dans l’analyse de l’état initial, les cartographies de l’aléa moyen et de l’aléa exceptionnel du territoire à risque important d’inondation de Nice/Cannes/Mandelieu qui concernent la métropole et de prendre en compte les informations nouvelles apportées par la tempête du 2 octobre 2020 sur l’aléa de crue torrentielle du Var.
- L’Autorité Environnementale indique que les mesures compensatoires du projet ne sont pas à la hauteur des risques et qu’elle ne sont pas adéquates :
- “le projet prévu ne présente pas de mesure compensatoire à la hauteur du risque encouru”.
- “Pour autant,le projet prévu ne présente pas de mesure compensatoire à la hauteur du risque encouru. L’AE recommande donc de démontrer la fonctionnalité des compensations prévues, et de garantir l’aménagement d’accès hors d’eau, pour les piétons et pour les véhicules,ainsi que le fonctionnement jusqu’à la crue centennale des différents réseaux.”
- “n’intègre pas de mesures de rehaussement du niveau d’accès aux bâtiments au-dessus de la cote des plus hautes eaux connues (PHEC), celle de la crue de 1994, alors qu’en cas de crue de référence, la majeure partie de la Zac se retrouverait inondée et traversée par un flux important qui devra pouvoir s’écouler sans obstacle.”
À la lecture du rapport de l’Autorité Environnementale nous ne pouvons qu’être inquiets quant au devenir de ce projet.
Nous souhaitons attirer votre attention sur la sous-estimation des risques d’inondations liés à ce projet. La ZAC Parc Méridia est pourtant en première ligne face à cet aléa puisqu’elle sera bâtie dans le lit majeur du Var, en pleine zone inondable.
Malgré la volonté affichée de réduire l’exposition à ce risque, aucun engagement concret n’est pris en ce sens. L’étude d’impact qui a été réalisée ne donne que peu d’éléments tangibles sur les actions à mener, en particulier sur l’évacuation des parkings souterrains, le maintien de la circulation des véhicules (notamment de secours) et sur les modifications à apporter aux réseaux pour garantir leur résilience.
On ne peut que conclure que construire dans cette zone sans aménagement adéquat est dangereux pour les populations. Les crues de 1994 ainsi que la tempête Alex nous rappellent que le risque d’inondation dans la vallée du Var est présent.
Par conséquent, il nous paraît important :
- De réaliser de nouvelles études sur le PPRI
- De ne pas construire dans une zone inondable et extrêmement dangereuse d’un point de vue tant humain que matériel
- D’installer des aménagements adéquats afin de protéger des crues centennales