Communiqué de presse : La vie des Niçois n’est pas une télé-réalité !
Caméras de surveillance : La vie des Niçois n’est pas une télé-réalité !
Après le projet « Reporty » et les tentatives d’implanter la reconnaissance faciale épinglées par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) en 2019, la saga liberticide continue du côté de Christian Estrosi. Un nouvel arrêté préfectoral, publié le 29 juin 2022, vient d’autoriser la Ville de Nice à installer 2.258 nouvelles caméras de vidéosurveillance.
Nous savons pourtant que ces appareils sont presque inutiles au quotidien. Une étude réalisée par la Gendarmerie nationale, publiée en septembre 2021, ne constate pas « de diminution significative du volume d’infractions enregistré après l’installation de caméras ». Et si les enregistrements de vidéoprotection contribuent à la résolution d’enquête judiciaire en apportant des indices ou des preuves, c’est « dans des proportions particulièrement ténues (environ 1 % des enquêtes étudiées) ».
Mais au-delà de cette inefficacité, nous sommes particulièrement interpellés par un détail. Le texte autorise le transfert des images du centre de supervision urbain (CSU) vers le bureau de monsieur le Maire. Cela signifie que toutes les images collectées par les caméras de surveillance pourront être directement visionnées par le premier édile.
Bien que le Maire soit légalement un officier de police judiciaire, nous sommes très inquiets quant aux dérives que cela pourrait engendrer.
Le réseau actuel compte déjà 3 865 caméras. Certaines d’entre elles peuvent être couplées avec un logiciel de profilage actuellement en expérimentation à Nice. Comment ne pas craindre que ce système puisse être utilisé à mauvais escient, contre les citoyens qu’il était censé « protéger » ?
Les élus du Groupe écologiste considèrent ces faits comme une dérive très grave de la politique de Christian Estrosi. Dans le sillage de la LDH de Nice, nous rappelons notre opposition à la mise en danger des libertés publiques sous couvert de sécurité.
Nous refusons l’intrusion injustifiée du Maire dans la vie privée de ses administrés.
Les élus du groupe écologiste.