Conseil Métropolitain du 06 octobre 2022 – Intervention de Juliette Chesnel – Le Roux

Délibération 0.1 Plan de sobriété énergétique

Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

La sobriété, nous les écologistes, on connaît. Il n’y a encore pas si longtemps, on nous traitait de Amish. On nous caricaturait à grands traits en nous faisant passer pour des illuminés. 

Aujourd’hui, la roue a enfin tourné dans le sens de l’Histoire. Nous nous réjouissons de voir que la sobriété énergétique que nous défendons depuis tant d’années est enfin sur le point d’entrer dans nos habitudes. C’est une question de réalisme et de lucidité politique.

Comme vous le rappelez dans les considérants de ce Plan pour la Sobriété énergétique : “Nous nous trouvons dans un contexte d’urgence climatique et de forte vulnérabilité face à la multiplication des catastrophes naturelles, conformément au dernier rapport du GIEC sur l’évolution du climat publié le 4 avril 2022”.

Les élus du groupe écologiste accueillent donc favorablement votre démarche. Nous pouvons même vous assurer que nous accompagnerons toutes les actions qui permettront d’atteindre la sobriété énergétique sur notre territoire. Il en va de notre responsabilité face aux générations futures.

Vous l’avez compris, nous voterons pour cette délibération.

Toutefois, il existe une différence fondamentale entre ce qui est dit et ce qui est fait. 

Votre discours, plein de volontarisme, nous donne de grands espoirs quant à la future politique énergétique de la Métropole.

Malheureusement, la froide réalité des chiffres, nous fait tomber de bien haut.

Les autorisations de programme qui ont été présentées par M. PRADAL dans la délibération 2.9 aujourd’hui nous permettent de savoir où est affecté le budget de la Métropole. Ce sont des documents importants car il nous indique le montant affecté à chaque décision politique par cette assemblée.

Cela permet de voir de manière très concrète : ce qui est fait, ce qui est en retard et ce qui n’est pas fait. Et c’est là qu’on trouve les choses les plus intéressantes.

Il est indiqué des réductions drastiques en 2022 sur les budgets essentiels à la transition écologique. Malgré l’urgence écologique, on compte:

  • 500.000€ de moins pour les travaux sur les eaux pluviales, alors que nous n’avons toujours pas fini de nous remettre de la tempête Alex. 
  • 500.000€ de moins pour les travaux sur les eaux pluviales, alors que nous n’avons toujours pas fini de nous remettre de la tempête Alex. 
  • 500.000€ de moins pour les travaux sur les eaux pluviales, alors que nous n’avons toujours pas fini de nous remettre de la tempête Alex. 
  • Plus d’un million d’euros de moins pour l’agriculture métropolitaine et les actions de développement économiques pour le haut pays

Ce sont des faits ! Ils sont vérifiables dans les tableaux de mise à jour des autorisations de programme. Vous parlez d’apporter une réponse adaptée à la situation d’urgence climatique et à l’avenir économique mais vous procrastinez, dans des domaines essentiels à leur élaboration et leur exécution !  

Certes, faire fonctionner la nuit les canons à neige (tristes témoins de ce dérèglement climatique), c’est une économie d’énergie. Mais au lieu de réfléchir à des alternatives vous enlevez 1 million d’€ sur le développement économique de nos vallées.

Ce manque de prévoyance pourrait avoir des conséquences désastreuses. Il y en a déjà à l’heure actuelle. 

La frénésie du bétonnage et de l’artificialisation des sols ont transformé certains quartiers en sable-mouvant. J’en veux pour preuve l’enfoncement du bâtiment l’Avant-Scène dans le quartier de l’Arenas. Pourtant, le nom même de ce quartier aurait dû vous alerter. L’arena, en nissart, c’est le sable. 

Je vous remercie.

Délibération 0.3 Tempête Alex

Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

Nous nous souvenons toutes et tous du drame qui a frappé notre Haut-Pays il y a deux ans presque jour pour jour. Le vendredi 2 octobre 2020, des pluies diluviennes se sont abattues sur les vallées de la Roya, de la Vésubie et de la Tinée.

Cette nuit-là, des crues exceptionnelles ont tout emporté sur leur passage. Infrastructures, habitations, jardins… Alex a parfois dévoré des vies entières.

Le bilan est lourd, très lourd. : dix morts, huit disparus, 13.000 sinistrés et des dégâts évalués à un milliard d’euros. Selon les experts, c’est la catastrophe naturelle qui a provoqué le plus de dégâts en France métropolitaine depuis la seconde guerre mondiale. Au total, 70 communes des Alpes-Maritimes ont été classées en zone de catastrophe naturelle.

Mais la nature n’est pas seule responsable de ce qui est arrivé. Les élus et les promoteurs ont également leur part de responsabilité.

Vous le savez bien, vous qui partagez notre amour du Haut-Pays, les vallées de la Vésubie, de la Tinée et de la Roya ont connu un impressionnant développement urbain depuis les années 70. Les constructions se sont multipliées, les infrastructures ont poussé comme des champignons. Et les risques ont suivi cette tendance. Ces territoires sont devenus extrêmement vulnérables face aux crues. La tempête Alex nous l’a tristement rappelé.

L’enjeu est trop grave. Le risque de catastrophe naturelle ne doit plus jamais être ignoré par les projets d’aménagement du territoire.

Après ce drame, on aurait pu croire que tout serait fait pour que rien de similaire ne puisse jamais se reproduire. Hélas, tout le monde n’a pas compris la leçon. Il y a encore des décideurs politiques qui, soutenus par certains membres de cette assemblée, croient qu’il est encore possible de bâtir sans conséquence dans le lit d’un fleuve.

On pourrait parler de naïveté, si seulement tout cela n’était pas si grave. Des gens ont perdu la vie sur ce terrain à cause d’une crue incontrôlable. Aujourd’hui, à l’heure où tout se reconstruit petit à petit, certains nous vantent la création d’un bassin artificiel de 4.000m2 dans le lit de la Vésubie. Et il pourra accueillir jusqu’à 45.000 participants ! 45.000 ! C’est plus qu’à l’Allianz Riviera. Ce projet de bassin artificiel dans le lit de la Vésubie collé à Vesubia park est une folie.

C’est insensé, c’est un délire, je n’ai pas de mot pour qualifier cette irresponsabilité. Ce sont ceux-là mêmes, prophètes de la sécurité sur tous les plateaux télé, qui osent imaginer un projet aussi fou, aussi dangereux pour les habitants de la Vallée. N’ayons pas peur des mots, ce projet, c’est une mise en danger de la vie d’autrui.

2 ans après, tout est déjà oublié ?… Dix morts, huit disparus, 13.000 sinistrés et des dégâts incommensurables…  Et certains veulent aménager, artificialiser le lit de la rivière… Le projet de Monsieur CIOTTI est le projet de l’insécurité. 

Nous comptons sur l’assemblée métropolitaine pour empêcher cette folie de se réaliser.

Merci,

Délibération 100.2 – MODIFICATION DU PÉRIMÈTRE D’EXPLOITATION DE LA REGIE DES PARCS D’AZUR – AVENANT N°6 AU CONTRAT D’OBJECTIFS

Monsieur le Président,

Chers collègues,

Mon intervention sera très courte mais elle aura le mérite d’être également très claire.

On nous demande de voter la modification du périmètre d’exploitation d’un parking afin de prolonger la Promenade du Paillon. Pardonnez-moi mais c’est cocasse.

En fait, on le garde, ce parking !

Depuis l’annonce de cette prolongation, et de toutes les démolitions qu’elle a engendrées, on nous promet un véritable poumon vert au cœur de la ville, une forêt urbaine, une mangrove dans la cité… Mais on garde le parking. On prévoit de bâtir tout ça sur un parking et une dalle en béton.

En tant qu’écologistes nous trouvons très paradoxal d’insister sur le caractère naturel d’un jardin qui pousse littéralement sur un parking.

Enfin, nous l’avons suffisamment rappelé dans cette assemblée, il existe une terre bien plus adéquate pour être aménagée en poumon vert. Cette terre c’est la Plaine du Var.

C’est pourquoi nous voterons contre cette délibération.

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