Conférence de presse : De l’urgence de construire la résilience du territoire niçois – Nice Matin du 06/01/21
De l’urgence de construire la résilience du territoire niçois
L’autonomie alimentaire de Nice est de près de 0%. 35 000 Niçois sont en situation de précarité alimentaire selon la Banque alimentaire.
Ainsi, en cas de problème des transports routiers mettant à mal l’approvisionnement et / ou de phénomènes climatiques extrêmes, la situation est potentiellement dramatique.
50% des paysans seront à la retraite dans 10 ans. Un tiers des paysans touche 350 eur/mois et l’on compte plus de 2% d ‘exploitations en moins chaque année.
De moins en moins de paysans, une pénurie de saisonniers, notre forêt qui se meurt, le développement de monocultures … Amènent à des cultures fragiles et à des terres qui perdent en fertilité chaque année. On estime que l’équivalent d’un département en terres fertiles est perdu chaque décennie.
Ajoutons à cela l’approvisionnement de semences cantonné aux mains de quelques multinationales telles Monsanto, la sécheresse qui favorise les attaques des insectes, ainsi que l’achat des terres par la Chine … La crise alimentaire potentielle nous pousse à agir urgemment.
Enfin, n’oublions pas que la production agricole française stagne, voire baisse, en particulier pour les produits laitiers, les fruits et légumes et l’ensemble de la filière des viandes. Cette baisse de la production est à mettre directement en relation avec la croissance continue des importations de ces mêmes produits. Les fruits et légumes et les poissons et crustacés sont les produits dont la part importée est la plus élevée, qu’ils soient frais, congelés ou transformés.
Depuis 2000, les importations ont presque doublées en France. Par exemple, plus d’un fruit et légume sur deux consommés en France est aujourd’hui importé, la valeur des importations a été multipliée par deux entre 2005 et 2017 dans le secteur des produits laitiers.
Pour être plus précis: 40 % et 50 % des tomates, des concombres et des courgettes viennent de l’étranger. 39 % des poires, plus de 40 % des pêches ou des nectarines, et 74 % du raisin de table sont importés.