Interventions de Jean Marc Governatori lors du conseil municipal du 29 janvier 2021
Délibération 12.1 : Développement de l’agriculture urbaine et des jardins nourriciers sur la commune de Nice
M. Le Maire, mes chers collègues,
Ah quel bonheur de voir que mes rendez-vous et mon lobbying auprès des adjoints dédiés a porté ses fruits ! Quel bonheur de voir que vous partagez ma vision : que vous souhaitez diminuer la vulnérabilité de notre territoire, accroître autonomie alimentaire, sécuriser ses approvisionnements et leur qualité… Vous comprenez enfin que la première pierre pour accroître notre résilience est de bâtir une production alimentaire locale dynamique. Ouf ! Avec une autonomie alimentaire de moins de 5 % à Nice, cette délibération est urgente comme stipulé par un rapport du sénat de novembre 2019.
L’insécurité alimentaire est une réelle menace lorsque l’on sait à quelles pénombres climatiques extrêmes notre territoire est confronté. Que se passerait-il si l’approvisionnement alimentaire est interrompu ? En cas de grève des chauffeurs routiers ? Comment protégerez-vous alors les Niçois M. Estrosi ?
Quelle joie enfin de voir que vous constatez que les potagers urbains ont aussi une vocation sociale et pédagogique.
Alors, cela vous a pris 13 ans, mais on y est. Vous prévoyez 20 jardins partagés sur 6000 mètres carrés supplémentaires. Puisque de plus en plus, vous essayez d’imiter les écologistes, laissez moi vous donner encore quelques conseils. Face à l’urgence, 20 jardins sont dérisoires.
L’ambition des grands travaux inutiles et ruineux doit laisser sa place à l’ambition de l’autonomie énergétique et alimentaire de notre ville.
À Nantes, ville plus petite, il y a déjà 1 000 parcelles, soit 29 jardins. À Lyon, ville plus petite, il y en a 143 ! Nous vous proposons d’être plus ambitieux : que la 5ème ville de France soit un modèle sur ce sujet, un exemple à suivre.
Il faut d’avantage accompagner, développer et stimuler l’agriculture urbaine individuelle (sur les balcons, trottoirs, toits, terrains abandonnés, jardins privés et collectifs…). Entamer la sensibilisation des copropriétés, occupants et syndics d’immeubles pour utiliser le maximum de toits exploitables. Idem pour les grandes surfaces commerciales. Il faut créer un jardin pédagogique dans chacune des écoles de Nice mais aussi un jardin collectif par quartier. Cela pourra passer par la mise en place d’un service municipal dédié aux jardins potagers, avec pour missions :
- Un accompagnement méthodologique ;
- La prospective foncière afin trouver les terrains non constructibles fertiles ;
- La prise en charge de l’accompagnement de création de jardin.
Nous vous demandons également d’imposer dans la plaine du var des jardins collectifs dans les nouvelles constructions, ainsi que la réalisation de « parc potager », qui allient parcelles individuelles et espaces collectifs de jeux et de promenade.
Une fois de plus, nous sommes à votre disposition pour faire de Nice une véritable ville écologiste. Vous êtes très forts pour les discours verdis. Notre compétence est de les rendre concrets.
Délibération 5.1 : Éducation des scolaires au développement durable – Octroi de subventions en 2021 à diverses associations.
M. Le Maire, mes chers collègues,
Le groupe des élus écologistes salue cette convention tripartite entre l’Etat, la métropole et la ville. Elle est un signe de votre prise de conscience, de l’urgence d’agir pour les générations présentes et futures, de préparer l’avenir. Mais le problème est déjà dans l’intitulé : le développement durable est cause de problèmes en tous genres. Il faut parler d’activité soutenable qui est le bon terme écologiste.
Et comme à l’accoutumée avec vous, on s’interroge. Les objectifs sont intéressants, ce sont ceux fixés par les écologistes, depuis des décennies. Heureux de voir que vous, à l’instar des décideurs nationaux, suivez les pas des écologistes. Mais quid des moyens ? Alors là, on nage dans les grandes ambitions qui comme par trop souvent… ne sont que des promesses creuses. Réunions, mise en place de commissions, signatures de conventions et autres chartes… Mais qu’attendez-vous pour agir concrètement ! Vous vous dites écologiste, mais personne n’est dupe et certainement pas la jeune génération qui se mobilise, subit et subira de plein fouet vos politiques de greenwashing.
Que lui proposez-vous à cette jeunesse ? Je cite la Convention : « Les signataires s’engagent, dans la mesure de leurs moyens… ». On les connaît vos moyens M. Estrosi. Chaque budget prouve bien quelles sont vos priorités. Nous sommes bien obligés de nous offusquer, quand nous lisons, dans la délibération 5.2 que vous n’allez octroyer que 37 400 euros en tout aux associations visant à sensibiliser le grand public et des scolaires au dérèglement climatique.
37 400 euros pour 28 000 élèves soit … 1,33 euro par tête ? Dans le même temps vous osez donner 2 millions pour les 22 coureurs du Grand prix du Castelet ? soit 90 909 euros par tête ? Et le désastre financier, écologique potentiel du déménagement d’Acropolis et du théâtre ?!
Cette indécence doit cesser.
Alors, nous votons pour. Mais cela ne suffit pas. Car protéger la jeunesse de notre ville, souvent déjà bien plus écologiste que vous, ce n’est pas signer à bout de bras des conventions. Protéger notre jeunesse, c’est investir massivement et durablement dans son avenir. Protéger notre jeunesse, c’est réduire notre empreinte carbone. Protéger notre jeunesse, c’est adapter notre territoire. Protéger notre jeunesse, c’est agir maintenant.