Conseil Métropolitain du 21 octobre 2021 – Intervention de Hélène Granouillac

Intervention d’Hélène Granouillac 

10.1 Gemapi aménagement cours d’eau reliée à la 2.26 

Les retours des habitant-e-s de vallées et villages, nombreux et contrastés, m’incitent à traiter la 10.1 et 2.26 conjointement. Au-delà d’une approche technique et technocratique je l’aborderai sous l’angle du principe de réalité vécu au quotidien. Tous sont bien sûr reconnaissants et redevables aux agents services techniques et bénévoles du travail accompli mais des interrogations persistent et les esprits besoin d’être rassurés. Parmi les nombreuses questions : pas de relevé gravimétrique. Doit-on redouter d’autres crues éclaires au vu de l’érosion massive des versants et des fonds de vallée ? Si pour certains les dossiers d’indeminisation progressent, pour d’autres l’idée de savoir si leur bien sera sauvé peuple leurs jours et leurs nuits. D’autres ont recours au système-D, à leurs frais, pour faire expertiser leur maison en sursis. D’autres s’interrogent sur le nombre d’embâcles de pierres et de bois, intrigués aussi par le déplacement de gabions qui bordent, notamment, la Vésubie.

Enfin, il y a un consensus sur le besoin d’être tenu informé et sur l’absence éprouvante de solution entre communes, préfecture ou métropole n’apportant pas de réponses tangibles à des situations sensibles. Pour conclure les attentes reposent sur le besoin compréhensible de perspectives tant au niveau d’un calendrier que de délais, d’un désir de retour à la vie normale et à la relance économique. « Nous sommes – je cite – dans le flou ». Plus de réunions publiques aiderait à y voir plus clair.

Délibération 8.7 –  Règlement Local de Publicité métropolitain RLPm – Arrêt et bilan de la concertation et 9.7 – Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) – Convention de recherche et de développement « pour le déploiement d’études et d’actions visant à lutter contre la pollution lumineuse sur le territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur ».

Document très complet. Intéressant pour réglementer la publicité laissant encore la part belle aux pub’ lumineuses, et congrue à la qualité de vie. Elle n’aborde pas la publicité dans les transports, notamment dans le tramway, lieu tentant de colonisation du temps de cerveau disponible. 

 Question : opérateurs : ex. Clear Channel poursuit-il son expérience publicitaire par l’interaction entre son mobilier urbain et les smartphones des passants afin de cibler le contenu ? illustration de la dérive de votre smart city ? Peine doublée avec le bruit. * J’invite chaque riverain, chaque piéton à suspendre son pas et à tendre l’oreille près des panneaux-écrans de LED lumineux. Outre un fléau pour la biodiversité urbaine même la sauvage est prisonnière d’un territoire de plus en plus restreint, ces panneaux diffusent 24h/24 des nuisances allant à l’encontre de toute gestion écoresponsable : ils abîment, polluent le regard, imposent une laideur, portant atteinte aux êtres et à l’urbanité déjà bien accablés. Ce phénomène impacte les populations humaines et animales. L’éclairage artificiel forme des zones infranchissables pour certains animaux et fragmente les habitats naturels. Il apparaît donc indispensable de préserver et restaurer un réseau écologique propice à la vie nocturne : la Trame noire.

Par leur prolifération ces panneaux bafouent la trame verte et bleue qui a pour objectif de maintenir la biodiversité. La trame noire lutte contre la pollution lumineuse. Épargnez aux citoyens la double peine : nuisances sonores et pollution lumineuse. Nous vous demandons de réduire leur présence sur le territoire pour le bien-être de tous, de choisir leur extinction nocturne que le dernier congrès mondial de la biodiversité de septembre dernier ne démentirait pas. Bref, de contribuer à l’effort de sobriété et de réduction de la facture énergétique tant d’actualité.

102.1 – Adoption du guide interne d’achat public durable du bois – Edition 2021

 Nous soutenons la réalisation de ce guide tout en rappelant la minceur des « réserves » locales : les forêts sont jeunes, menacées par les incendies. Nous nous devons de les pérenniser pour éviter l’érosion des sols et préserver la faune alpine. Notre meilleure défense contre les événements extrêmes tels que la tempête Alex reste la forêt BIEN GEREE. En France la surface forestière représente 31% du territoire. 

Un tout-bois local serait prédateur. sans compter sur l’impact des accidents climatiques et la pénurie qui attise l’appétit de la Chine ou des Etats-Unis. Nous restons vigilants sur le devenir du moyen et haut-pays. C’est pourquoi nous vous proposons de soutenir l’«Appel pour des forêts vivantes », lancé ces jours-ci, année de mobilisation en France, signe d’un engagement fort et d’une réappropriation face à la foresterie industrielle. Appel regroupant d’éminents experts, des citoyens, exploitants forestiers, associations et même fonctionnaires de l’Office national des forêts (ONF) qui refusent le productivisme.

Au vu du traitement écologiquement impitoyable que vous infligez depuis ces dernières années au littoral, nous portons une attention scrupuleuse au sort réservé à la montagne et aux stations de sports d’hiver que nous vous exhortons à protéger de tous les appétits prédateurs en préservant leurs ressources et leur biodiversité contre, je cite « les lobbies de la destruction ». Alors oui à ce guide, tant qu’il inclut une sylviculture douce et responsable reliée aux enjeux sociaux et locaux.

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