Conseil Municipal du 10 décembre 2021 – Juliette CHESNEL – LE – ROUX
L’intervention de Juliette CHESNEL LE ROUX lors du conseil municipal du 10 décembre 2021
Interventions de Juliette Chesnel-Le Roux
2.1 – Prolongement de la Promenade du Paillon – Désaffectation et déclassement par anticipation du bâtiment abritant le Théâtre National de Nice et approbation du principe de la démolition.
Ainsi donc, Madame Roselyne Bachelot sera la première ministre française de la Culture à autoriser la destruction d’un Centre Dramatique National. Qu’auraient dit André Malraux, Maurice Druon, Alain Peyrefitte, Jack Lang, Françoise Giroud, Catherine Tasca, ses illustres prédécesseurs ? Catherine Tasca grâce à qui la gare des chemins de fer de Provence a échappé à la destruction prévue par Jacques Peyrat.
Ainsi donc, monsieur Estrosi sera le premier maire d’une ville prétendant au titre de Capitale Européenne de la Culture à détruire son théâtre.
Jacques Peyrat voulait détruire la gare des CP. Vous voulez détruire le théâtre. Mais pourquoi cet engouement pour la destruction ?
Et vous, mes chers collègues, vous qui avez vécu tant de beaux moments dans cette salle. Vous qui êtes les garants du bon usage de l’argent public. Comment pouvez-vous laisser faire cette folie ?
Le théâtre nécessiterait 12 à 18 millions pour être rénové, c’est ce qu’on lit dans la lettre adressée à la ministre ?
Combien pour le détruire et en reconstruire 3 autres ? La destruction du TNN des millions d’Euros. L’achat d’un théâtre éphémère approche les 7 millions. Le potentiel aménagement d’Iconic… Ça y est ! On a dépassé le budget qu’il aurait fallu pour garder notre TNN. Les travaux colossaux qui vont devoir être engagés dans le Palais des Expos pour le transformer en théâtre… non chiffrés à ce jour. La mise à disposition de salles pour l’année 2022, un budget de plus de 500,000€.
Mais, arrêtons de parler d’argent.
Parlons culture et patrimoine, plutôt.
Ce théâtre est un des 3 piliers du triptyque construit par le grand architecte Bayard. La bibliothèque Louis Nucera et sa Tête Carrée, le Musée d’art moderne, l’esplanade et le théâtre. L’art du livre, les arts plastiques et les arts vivants. Le plein et le vide. Une conception architecturale des arts, au cœur de la ville.
Alors, comme un enfant insatisfait, vous préférez casser, détruire et reconstruire pareil à l’extérieur.
La culture, le projet capitale européenne de la culture, ce ne serait donc que ça ? L’occasion de faire marcher le BTP ?
Alors oui, nous sommes en colère, comme de nombreux niçois et niçoises. Qui se demandent pourquoi ?
Nous voterons contre, trois fois contre ce projet de destruction.
28.1 – Mise à disposition à titre gratuit de divers équipements culturels en faveur du Théâtre National de Nice dans le cadre de sa relocalisation et du développement des publics.
Ceci explique cela, chers collègues. Notre TNN se retrouvant SDF, il lui faut trouver des salles pour pouvoir se produire.
L’opéra de Nice, Francis Gag, Lino Ventura, Forum Nice Nord, pour un montant total de 533,945€, pour un semestre seulement.
Vous ne parlez pas des salles de répétitions. Où seront-elles ?
Nous voterons contre. Non pas contre le principe de solidarité des acteurs de la Culture, car il s’agit bien là d’un réel effort consenti par ces lieux, qui doivent adapter leur programmation au grand pataquès inhérent au projet de destruction du TNN.
Nous votons contre ce grand projet et au coût financier, culturel et écologique qu’il entraîne.
25.2 – Extension du périmètre du stationnement payant sur voirie sur le secteur de Saint-Isidore, zone tarifaire modulée de stationnement payant sur voirie pour les résidents situés en zone périphérique du centre-ville, redéfinition du périmètre sur le secteur Tzaréwitch et intégration de rues dans le périmètre du stationnement payant sur voirie.
Cette délibération va augmenter le nombre de places de stationnement à contrôler. Je souhaiterais donc porter à l’appréciation de tous les membres de cette assemblée la situation dramatique des salariés de l’entreprise délégataire, Moovia, filiale de Transdev. Ces salariés ont voulu faire connaître leur souffrance au travail, par plusieurs semaines de grève, après avoir sollicité, en vain, leur DRH et la Mairie.
Pour 1190€ net par mois, ces 13 salariés ont une charge de travail impossible à tenir dans des conditions d’insécurité permanente, sous les insultes. Impossible à tenir, oui, je le répète et votre propre Régie a fait une constatation de la situation et a fait remonter les anomalies. Ils rapportent à la ville plusieurs millions d’euros par an.
Le contrat arrive à son terme et notre CAO doit désigner un nouveau délégataire. Je demande donc, au nom de l’esprit de responsabilité, de s’assurer que le nouveau délégataire mette les moyens humains pour qu’ils puissent tenir les objectifs.
Nous devons protéger ces salariés. Ils ont servi notre collectivité dans des conditions difficiles et ingrates.