Conseil métropolitain du 11 mars 2022 – Interventions de Hélène Granouillac

Interventions de Hélène Granouillac

Conseil métropolitain du 11 mars 2022

0.1    Plan de soutien à l’UKRAINE 

 

Depuis plus de 2 semaines, les téléphones des bénévoles de l’AFUCA sonnent 7j/7 : des appels venant de Nice et sa région, de Lyon, du Jura, de Paris, de Français, d’Ukrainiens, de binationaux, de russophones, de Géorgiens, d’Arméniens, de Russes. Nous saluons et remercions chaleureusement les initiatives protéiformes, de toutes natures, des particuliers, des collectivités. Cependant la réalité nous rattrape un peu plus chaque jour. En relation avec les services de la ville, de la métropole, de la préfecture, du Département, des questions concrètes se posent à nous tous. Je prends connaissance de votre projet modifié pour ce dossier dédié à l’Ukraine remis à l’instant :

–  selon la ville frontalière de l’Ukraine qu’ils ont réussi à quitter, les réfugiés, en route, nous demandent par texto ou whatsapp 24h/24  de les accueillir. Or en fin de journée, après 17 ou 18 heures peu de bureau restent ouverts, idem le week-end. Il s’avère difficile de les orienter selon qu’ils arrivent par la route, le car, le train voire l’avion, billet parfois offert par un citoyen ; d’autant plus difficile si l’arrivée se fait en soirée ou dans la nuit, choix indépendant de leur volonté après un long périple éprouvant. Face à de telles conditions nous devons nous adapter pour les accueillir.

–  Le 6, rue Gubernatis, foyer pour les victimes où je me suis rendue et vers lequel nous orientons les personnes et les demandes, coordonne l’accueil, le juridique, l’administratif et le recensement des arrivants. Notre QG de fortune au 13 rue Trachel ouvert le 28 février, accueillent beaucoup de personnes proposant des hébergements, déposant leurs dons que nous acheminons vers la plateforme du MIN. Ce lieu offre information, café, chaleur humaine et répond aux demandes des locaux qui ne vont pas au MIN. Nous avons à présent besoin de centraliser ces demandes, ce formidable élan d’hospitalité, en offrant un lieu, un local dédié pour accueillants et réfugiés malgré vos efforts louables ; besoin d’un double site physique et internet, a minima bilingue franco-ukrainien – tous sont en français ! et de ressources humaines disponibles 7j/7. Selon l’ampleur et la durée que prendra ce conflit nous devons envisager un grand espace à l’image du vaccinodrome et un site internet unique.

–  Pour les collectes, la confusion règne : « stop, plus de vêtements », « que des neufs » à déposer dans les ANimanice, certes, mais fermés après 17h. Puis « plus+ de nourriture, moins de nourriture ». Beaucoup d’injonctions contradictoires entravant une coordination précieuse. La solidarité et l’engagement humanitaire ne prennent pas de répit. Chaque heure compte face à l’insupportable et aux vies déjà perdues. Merci à l’ensemble des citoyen.ne.s de la métropole pour leur générosité et à vous qui disposez de moyens pour améliorer ce vaste dispositif. Avec la meilleure des volontés combien de temps pourra-t-on s’improviser hébergeurs ? Parlons-en sans tabou. Ouvrons un accueil digne et unique pour les réfugié.e.s.

–  Avant de conclure, je m’exprime au nom des bénévoles d’une dizaine de personnes de l’AFUCA qui ont abandonné leur activité pour accueillir, orienter, traduire, notamment dans vos services. Sans emploi, sans répit, sans salaire ces « malgré elles » ont besoin d’un revenu compensatoire provisoire : vous engagez-vous à le leur garantir ?

–  Vous l’avez compris, il est question ici d’humanitaire mais également de l’impact que cette guerre induit déjà sur notre quotidien. Tou.te.s. dans le même bateau, nous devons anticiper dès à présent les besoins en rendant, par exemple, gratuits les transports en commun face à la perte du pouvoir d’achat, à la flambée des hydrocarbures et à la crise énergétique qui déferle. Le monde d’après est à notre porte. Nous n’avons d’autre choix que d’être à la hauteur. Je vous remercie des réponses et moyens que vous mettrez à disposition.

9.1 PORT ZMEL :

La commune de Villefranche-sur-Mer prévoit d’aménager une zone de mouillages et d’équipements légers dans les eaux intérieures maritimes de sa rade, une  ZMEL – en soi une bonne initiative pour, parait-il « préserver le littoral » « gérer la plaisance, mise en place d’une nouvelle réglementation », objectifs qui suscitent des questions sachant que chaque (pour les grandes unités) bateau qui mouille rapporte 2800 euros à la commune, qu’on en dénombre 350 par jour en été et qu’il faut plus 75 tonnes de béton armé pour les tenir.  Les Yachts de plus de 20 m sont de plus en plus nombreux.

En commission portuaire on me répond que 60 bateaux seraient concernés par cette ZMEL. Cela signifie-t-il plus d’anneaux ? donc plus+ DE BATEAUX ?! donc plus de pollutionS sonoreS ? Or d’après les dernières études encore embryonnaires que je me suis procurées, il apparaît que le bruit impacte AUSSI les herbiers de posidonie, espèces protégées. 

Vu l’urgence à protéger les écosystèmes fragiles de la Méditerranée et au vu des embouteillages de cette rade qui accueille déjà de nombreux bateaux dont de gigantesques bateaux de croisières, cette initiative de petits pas, trop timorée, n’est pas à la hauteur des ambitions affichées par la métropole NCA et par les demandes de notre groupe écologiste.

Quid de notre musée de la mer ? de la coulée bleue ? et de la petite plaisance ( toute l’année environ 80 bateaux qui sont en mouillage permanent en toute illégalité). Nous voterons pour cette délibération bien qu’elle prône « en même temps » l’accueil de bateaux notamment de croisières – la préservation de posidonies, l’AMP aire marine protégée et exigeons plus de cohérence et d’audace environnementale.

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