Conseil métropolitain du 11 mars 2022 – Interventions de Sylvie Bonaldi
22.1 La Gaude – Zone d’aménagement concerté Le Hameau de La Baronne – Approbation du dossier de création – Avis de la Métropole.
ZAC La Baronne : pourquoi dire,, dans la présentation du projet, comme dans tous les aménagements prévus sûr les terres initialement agricoles de la Plaine du Var, « restaurer, préserver et valoriser ce territoire qui est exceptionnel mais aujourd’hui altéré » mais encore « un territoire qui est aujourd’hui affecté de désordres accumulés au fil des décennies ». Si ce territoire est exceptionnel, c’est par la richesse de sa biodiversité, par la fertilité de sa terre grâce aux limons, par la douceur du climat qui permet une production abondante toute l’année, par la qualité et l’importance de sa nappe phréatique. Toutes qualités que ces projets altèrent. Et par ailleurs, et pourtant, les désordres perdurent : constructions illégales sur terres agricoles.
L’autorité environnementale recommande d’améliorer l’étude sur la vulnérabilité de la ressource en eau et la biodiversité, précisant pour la première, qu’une partie des ressources en eau de la Métropole venant de la Vésubie n’est plus accessible depuis la tempête Alex. L’impensable est possible. La préservation de la ressource en eau n’est toujours pas une priorité de la Métropole !
Sur une partie du périmètre du projet (5 hectares ), se trouvent 3 exploitations agricoles, vouées donc à disparaître. L’Ae cite pour ce secteur le sacrifice d’une production agricole à haute valeur ajoutée, induisant également une perte de captation de carbone. Ce fait éloigne la production du lieu de consommation, et donc allonge les distances nécessaires pour l’approvisionnement de la population : cela prend tout son sens aujourd’hui avec le conflit en Ukraine, le coût du carburant et la moindre dépendance alimentaire qu’il faut rechercher car l’impensable est possible.
Ce projet ne respecte pas sur la Métropole l’objectif de « zéro artificialisation nette ».
Pour l’énergie, le dossier n’est pas très sérieux : notamment prévoir un réseau de chaleur tiré de l’activité du MIN, aléatoire et pas forcément pérenne et qui engendrera une redevance pour les habitants au lieu de privilégier le solaire thermique , énergie gratuite une fois l’investissement réalisé !
Pouvons-nous peut-être accorder une qualité paysagère à ce projet avec un maintien minimum des espaces naturels. Aujourd’hui ce sont essentiellement des plantations d’agrumes et d’avocatiers… Mais qui voudra habiter dans ce secteur avec vue sur le MIN si toutefois son déplacement à La Baronne a bien lieu ? La nuisance sonore et lumineuse ainsi que l’impact sur la qualité de l’air du trafic généré par cette activité ?
22.2 Opération d’Intérêt National (OIN) – Avis sur la création, le renouvellement et la suppression de diverses zones d’aménagement différé (ZAD) situées dans le périmètre de l’OIN.
Je n’évoquerai que la ZAD Lingostière : 23 hectares, dont 90% environ ENCORE de pleine terre. L’objectif « zéro artificialisation nette » semble perdu d’avance puisque le droit de préemption urbain servira à y implanter des activités artisanales et industrielles, quelques logements et des infrastructures de transports.
Ce territoire abrite notamment parmi les espèces protégées la Cisticole des Joncs, de la famille des passereaux.